Dalein au colonel Doumbouya et Cie : « Il faut réhabiliter les victimes avant les bourreaux »  

L’un des premiers à applaudir le coup d’Etat du 5 septembre contre Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo ne partage plus sur la même longueur d’ondes que le président de la transition. Aux dires du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), une crise de confiance persiste entre les leaders sociopolitiques et la junte au pouvoir.  

Sur la question de la réconciliation nationale, le président de l’UFDG assure qu’il faut ‘’certes le pardon, mais le droit à la vérité et à la réparation. Pour le pardon, il faut réhabiliter les victimes avant les bourreaux. C’est possible. Il y a eu un terrorisme d’Etat qui ne date pas d’hier en Guinée. Beaucoup de nos concitoyens ont été tués parfois par des pendaisons. Il faut les réhabiliter’’.

Dalein se dit favorable au pardon, ‘’parce qu’on ne peut pas tout régler par la justice mais le droit à la vérité, à la réparation symbolique. En Guinée, il y a une confusion. On a des difficultés à reconnaitre que le crime est un crime. Et les victimes des crimes, il faut les considérer comme des victimes d’Etat. Si je suis le président, j’enverrais des délégations dans les familles des victimes pour demander pardon. Parce que c’est au nom de l’Etat’’.

Malheureusement, déplore-t-il,‘’en Guinée, on ne veut pas faire la différence. Lorsque les criminels viennent d’un côté, on refuse de reconnaitre que c’est un crime. Pourtant, un crime est un crime. Tant qu’on ne sort pas de cette ambiguïté, on ne saura difficilement aller vers la réconciliation’’.

Entre la junte au pouvoir et les principaux leaders sociopolitiques, Dalein note une crise de confiance. ‘’Pour qu’il y ait le dialogue, il faut restaurer la confiance entre les acteurs. La confiance est biaisée par des comportements. Il faut que le CNRD revienne à la raison et qu’on puisse sceller par des consensus la transition. Lorsqu’il n’y a pas de légitimité, le président supposé élu est déposé, l’assemblée est dissoute, c’est le consensus qui doit orienter les actions publiques. Parce qu’il n’y a plus de référence’’.

‘’Personne ne peut imposer ses points de vue aux autres. C’est pourquoi, il faut qu’on se retrouve, qu’on discute ce qui est mieux pour notre pays. Et personne n’a le monopole de la vérité’’, ajoute l’ancien Premier ministre.

VisionGuinee.Info