Depuis quelques mois, la direction générale de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) éditrice du quotidien national l’Essor, traverse des difficultés pour pouvoir assurer la régularité du journal à cause de la crise énergétique.
Au cours d’un point de presse qu’il a animé le vendredi dernier, Bassaro Haïdara, secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’AMAP, accompagné par certains membres de son bureau, a alerté sur cette situation. Le secrétaire général a commencé par présenter des excuses aux abonnés qui payent pour avoir le journal tous les jours. Mais aussi aux partenaires, annonceurs et lecteurs du journal pour les difficultés de parution liées à la crise énergétique sans précèdent que traverse le pays.
Pour Bassaro Haïdara, cette crise énergétique dont la solution se fait toujours attendre menace l’Essor, les travailleurs et l’AMAP de façon générale. Il a informé que depuis que cette crise s’est envenimée, l’AMAP utilise 140 à 160 litres de gasoil par jour (130.000 F CFA environ).
Le secrétaire général du comité syndical a indiqué que contrairement à certains services publics, l’AMAP fonctionne six jours sur sept.
Dans ces conditions extrêmement difficiles que traverse la structure, le groupe électrogène qui alimentait l’imprimerie a pris feu dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mai alors que les travailleurs s’apprêtaient à imprimer le journal. Et depuis lors, les choses vont de mal en pis pour l’AMAP qui a du mal à assurer la régularité du quotidien national faute d’électricité.
Ainsi, l’Essor n’a pas pu paraitre le jeudi de la semaine dernière. Et cette semaine encore, le journal du jeudi est paru au même moment que celui de ce vendredi vers 11 heures. Pour prévenir cette situation, il y a deux mois, la direction générale de l’AMAP avait adressé une lettre à l’Energie du Mali pour demander que l’Essor soit mis sur une ligne prioritaire comme c’est le cas pour d’autres structures comme l’ORTM. Mais cette demande est restée lettre morte. Il a fallu que le secrétaire général du syndicat et la directrice générale adjointe se rendent à la direction générale d’EDM dans l’espoir de rencontrer le directeur général. Ils ont plutôt été accueilli par le secrétaire général qui leur a promis d’examiner le cas de l’Essor, a expliqué Bassaro Haïdara.
Pendant ce temps, les travailleurs de l’imprimerie passent 48 heures voire plus en dehors de leurs familles pour pouvoir imprimer le journal. Pour Bassaro Haïdara, il est impossible de continuer à travailler dans ces conditions. Il a déploré le manque de soutien de l’Etat et des autorités de la Transition dans ces conditions difficiles de travail. Mieux, il dira que tous les jours, les journalistes de l’Essor couvrent les activités de dons des autorités dont le chef de l’Etat lui-même. Et personne n’a encore pensé à l’AMAP. « Nous sommes à bout de souffle. Ce point de presse est une première étape. Nous espérons que ça n’arrivera pas jusqu’à une grève des travailleurs », a indiqué Bassaro Haïdara. Il dira que la plupart des travailleurs de l’AMAP sont des contractuels qui sont payés par la structure. Et pour les fonctionnaires, bien que leurs salaires soient payés par l’Etat, l’AMAP leur verse des primes chaque mois.
Le secrétaire général du syndicat des travailleurs pense que l’AMAP et l’Essor sont victimes de mépris. C’est pourquoi, il a invité les autorités à accorder à la structure toute la place qui lui revient.
Bassaro Haïdara a, par ailleurs, fait savoir que l’AMAP disposait de trois groupes électrogènes dont les capacités ne sont pas les mêmes. Il a précisé que celui qui alimentait l’imprimerie a pris feu. Un autre, tombé en panne depuis longtemps, alimentait le bâtiment de la rédaction. Et il ne reste plus que le dernier groupe électrogène à capacité faible qui ne prend qu’une partie du bâtiment de la direction générale.
Abdoul Sanogo