La crise énergétique est en train de s’aggraver ces derniers temps depuis la fin du mois de Ramadan. C’est le triste constat dans presque tous les quartiers de Bamako où les habitants dénoncent dans certains cas, 24 heures ou plus sans électricité. Les Maliens veulent savoir ce qui se passe exactement. C’est pourquoi, certains n’hésitent pas à demander au Conseil national de Transition (CNT) d’interpeller le gouvernement sur cette crise qui affecte beaucoup l’économie et fait souffrir les populations.
Depuis des mois, les Maliens souffrent et continuent de souffrir de la crise énergétique. La société Energie du Mali (EDM-SA) peine à satisfaire ses clients malgré les grandes annonces faites par la ministre de l’Energie et de l’Eau, Mme Bintou Camara il y a quelques mois sur le plateau de la télévision nationale. Au lieu que la situation s’améliore, elle s’est plutôt dégradée. La sortie médiatique de la ministre avait été perçue par l’opinion comme la prise du taureau par les cornes par les autorités. Car elle avait fait un diagnostic sans complaisance des problèmes que traverse la société EDM-SA et qui ont des conséquences sur la fourniture de l’électricité. Avant d’annoncer une série de mesures pour améliorer la fourniture en électricité. Ces annonces avaient donné une lueur d’espoir aux populations. A la veille du mois de Ramadan, les populations s’attendaient à la fin des coupures ou du moins, à une nette amélioration de la situation pendant cette période. Mais en lieu et place, la direction générale de la société EDM-Sa a annoncé un plan de délestage au cours d’un point de presse. Avant de promettre une diminution significative des temps de délestage.
Le constat est que depuis la fin du mois de Ramadan, il y a une aggravation de la crise énergétique dans plusieurs quartiers et secteurs de la capitale. Certains Bamakois disent passer ces derniers jours souvent 24 heures sans électricité. D’autres parlent même de 48 heures alors que les plus chanceux dénoncent une aggravation de la situation avec 3 voire 4 heures d’électricité sur 24 heures par jour.
Devant ce genre de problème, il est de la responsabilité du Parlement d’interpeller le gouvernement pour donner la vraie information aux Maliens. Car les déclarations et promesses faites par la ministre de l’Energie et de l’Eau n’ont pas été suivies d’effet. Bien au contraire, le temps des coupures a augmenté. Le CNT a la possibilité de saisir le gouvernement à travers des questions orales ou même d’actualité.
Au lieu de cela, les Maliens ont plutôt assisté à une visite de terrain des membres de la commission eau, énergie et mines du CNT effectuée le jeudi 22 février à la centrale thermique de Balingué. A l’issue de cette visite, le président de la commission Assane Sidibé avait déclaré que les autorités sont en train de déployer de gros efforts pour améliorer la situation énergétique du pays. Les populations attendent toujours cette amélioration.
Face à l’aggravation de la situation, des voix s’élèvent pour interpeller le CNT. « J’ai comme l’impression qu’on a pas de Parlement. Même si nous sommes en transition, il y a le CNT dont l’une des missions est le contrôle de l’action gouvernementale. Le CNT doit interpeller la ministre en charge de l’Energie pour qu’elle dise toute la vérité aux Maliens », explique cet enseignant qui a requis l’anonymat. Tout comme l’enseignant, ce médecin dentiste pense que le CNT n’a pas suffisamment joué son rôle de contrôle de l’action gouvernementale dans la crise énergétique que traverse le Mali. « Nous avons juste vu quelques membres du CNT en train de visiter les installations de certaines centrales électriques et faire des promesses qui n’ont pas été suivies d’effet », a indiqué le toubib, qui dira qu’en l’espace de quelques mois, il est à son deuxième groupe électrogène pour pouvoir faire fonctionner sa clinique. Ce promoteur d’un atelier de menuiserie métallique explique que depuis plus de six mois, son atelier est presque à l’arrêt à cause du problème d’électricité car il n’arrive plus à honorer convenablement ses engagements vis-à-vis de ses clients et même de ses agents. « J’ai dû contracter un prêt avec un client pour payer un groupe électrogène qui est aujourd’hui presque à l’arrêt à cause de la grande utilisation qu’on en fait. Il faut que le gouvernement dise toute la vérité aux Maliens sur cette crise », dira notre interlocuteur. Agent d’un service public, I. D pense qu’il y a des non-dits dans cette affaire d’électricité. Il estime que la meilleure façon d’informer les Maliens est l’interpellation du ministre en charge de l’Energie sur cette question. Tout comme eux, ils sont nombreux les Maliens qui pensent qu’il y a des non-dits dans cette affaire. Et que dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, l’organe législatif de la Transition a le devoir d’interpeller qui de droit pour donner la vraie information aux Maliens.
A. Sanogo
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