Des milliers de manifestants ont favorablement répondu présent, ce vendredi 14 janvier, au Boulevard de l’Indépendance à l’appel de la Transition pour contester les sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa. Ces derniers ont jugé les décisions prises par ces deux organisations sous régionales à l’encontre du Mali, « illégales » et « illégitimes ».
Sur place, l’ambiance était électrique. Tous debout sur les remparts, il convient de souligner que les rayons du soleil n’ont pas émoussé l’ardeur des Bamakois à prendre part à ce rendez-vous «historique » pour le pays.
Les protestataires chantaient et louaient un peu partout la gloire du Mali. Le Boulevard et les axes qui le rallient étaient bondés de monde. Sur les banderoles, des drapeaux maliens mais aussi russes, des pancartes et tee-shirts à l’effigie du président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, des affiches soutenant les Forces armées maliennes et d’autres hostiles à la France ainsi qu’à la Cedeao et l’Uemoa.
Le podium géant dressé sur la Place de l’indépendance refusait du monde. Des bruits de ‘’vuvuzela’’, des cris de colère et d’indignation sortaient un peu de partout. Difficile de faire des interviews, la motivation des manifestations oblige. Ce qui n’a pas facilité le travail pour les hommes de médias venus en nombre.
Sur la place, les parkings refusaient du monde malgré leur coût élevé allant de 200 à 500 FCFA pour les motos. Les tee-shirts étaient vendus à 4000 FCFA, sur lesquels on pouvait voir la photo du chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta. Des petites cartes comprenant la photo de quelques membres du gouvernement étaient également vendues à 500 FCFA. Des boissons sucrées et d’autres objets divers étaient également disponibles et s’arrachaient comme du petit pain.
Un écran géant installé sur place pour l’occasion permettait aux manifestants de suivre les prestations des artistes et les discours des intervenants. Certains étaient sous les arbres tandis que d’autres se réunissaient en petits groupes pour discuter de l’actualité. Lors du rassemblement, une jeune fille s’est évanouie et a été vite secourue par les manifestants. Emmenée sous un arbre non loin de l’INPS, la jeune manifestante a repris connaissance quelques minutes après. Au même moment, une autre se faisait évacuer par les agents de la protection civile. A ce propos, un jeune homme d’une trentaine d’années nous a fait savoir que cet incident est dû à la forte chaleur. Pour lui, cette forte mobilisation montre que le peuple malien est derrière les autorités du pays. Un soutien dont la Transition a plus que jamais besoin dans ces situations difficiles que traverse le pays. Il faut noter qu’un dispositif de sécurité quadrillait les lieux.
S. Sidibé