Lors d’une conférence de presse tenue à Moscou avec le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a commenté les conclusions du dernier sommet des chefs d’Etat de la Cedeao marquées par la levée des sanctions contre certains Etats dont le Niger.
« Je ne veux pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali n’appartient pas. Le mois dernier, le Mali, le Burkina et le Niger ont saisi officiellement la Cedeao pour indiquer qu’ils se retirent sans délai de cette organisation », a, d’entrée de jeu indiqué Abdoulaye Diop.Selon lui, cette décision a été prise sur la base d’un certain nombre de constats. « Je rappelle que le Mali est pays fondateur de cette organisation, mais nous avons vu que progressivement, cette organisation est devenue un instrument entre les mains de certaines puissances qui cherchent à créer des désordres dans notre région et qui cherchent à utiliser nos institutions pour pouvoir créer des problèmes aux pays, créer même une menace parce que l’organisation a mis sur la table, une menace d’agression militaire contre l’un de ses Etats membres », a expliqué le chef de la diplomatie malienne.
Il a rappelé que le Mali a été sous sanctions pendant près de huit mois. En tant que pays enclavé, il dira que la population a été meurtrie.« Nos institutions bancaires ont été utilisées, nos fonds ont été confisqués au niveau de ces banques. Le Niger a vécu la même situation. Le Mali s’est élevé contre le fait que nos institutions deviennent des armes contre nous-mêmes », a détaillé le ministre Diop. D’après lui, le Mali a décidé d’apporter une réponse géopolitique à cette situation en se mettant avec un certain nombre de pays avec lesquels, il partage la même réalité. Mais aussi, la même vision de solidarité entre les pays, d’établir des liens de fraternité et de respect mutuel et de se mettre à l’abri des situations d’ingérence.Abdoulaye Diop a précisé qu’ils sont en train de travailler au niveau de l’Alliance des États du Sahel pour réaliser ce qui n’a pas pu être fait au niveau de la Cedeao.
G. Diarra