La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) souhaite le retour du Burkina Faso, du Mali et du Niger en son sein. Elle s’efforce de convaincre ces trois pays qui ont claqué la porte pour créer l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de réintégrer la Communauté ouest-africaine.
Selon l’Agence de presse du Nigeria, une réunion du comité conjoint du Parlement de la Cedeao s’est tenue à Abidjan en Côte-d’Ivoire il y a quelques jours.
Benjamin Kalu, président de la Chambre des représentants du Nigeria, qui a présidé la réunion, a déclaré que le départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cedeao risque d’augmenter les problèmes de sécurité dans la région. Selon lui, le Parlement de la Cedeao fait appel à la diplomatie pour résoudre les problèmes liés au départ de ces trois pays.
« Nous leur ouvrirons les portes pour qu’ils reviennent au sein de cette famille. Nous avons besoin d’eux », a indiqué le parlementaire nigérian, qui a annoncé que des membres du Parlement de la Cedeao se rendraient bientôt au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Pour rappel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de faire face ensemble aux défis sécuritaires qu’ils connaissent depuis des années en créant l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Les chefs d’Etat des trois pays, le Colonel Assimi Goïta, le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdourahmane Tiani ont signé le samedi 16 septembre 2023, la Charte du Liptako Gourma qui constitue l’acte de naissance de cette alliance.
La création de cette alliance par les trois Etats en transition et confrontés au terrorisme est guidée par l’esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié, le plein exercice de leur souveraineté nationale et internationale, la défense de l’unité et de l’intégrité de leurs territoires respectifs, la lutte contre les menaces multiformes à l’espace commun des trois Etats. L’objectif visé est d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle entre les trois Etats. Après la création de cette alliance, les trois Etats ont décidé ensemble de quitter la Cedeao. L’annonce a été faite via un communiqué conjoint rendu public le dimanche 28 janvier dernier. Selon le communiqué, après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que la Cedeao s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme. Aussi, l’organisation sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur, ajoute le communiqué, qui soutient que l’organisation n’a pas porté assistance aux trois pays dans le cadre de la lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité. Et pire, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en main, elle a adopté une posture « irrationnelle et inacceptable » en imposant des « sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ». C’est face à cette situation que les chefs d’Etat des trois pays ont décidé de claquer la porte à la Cedeao.
G. Diarra