La Minusma a annoncé avoir achevé le retrait accéléré de toutes ses troupes et de son personnel civil de sa base à Tessalit le 21 octobre dernier. Le départ de Tessalit marque la première fermeture d’un camp de la Mission dans la région de Kidal dans un contexte où la situation sécuritaire se détériore, mettant en danger la vie de centaines de personnels civils et en uniforme, a indiqué la Minusma. Elle rappelle que le 19 octobre, un de ses avions a été touché par des tirs d’armes légères lors de son atterrissage à Tessalit. La Mission a indiqué que ce retrait accéléré entraîne la destruction d’équipements tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et autres biens, qui auraient dû être restitués aux pays contributeurs de troupes ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations unies. Toute chose qui, selon elle, entraîne des pertes matérielles et financières importantes. De telles pertes auraient pu être évitées si les 200 camions retenus à Gao depuis le 24 septembre en raison des restrictions de déplacement, avaient été autorisés à se diriger vers la région de Kidal pour récupérer et transporter l’équipement depuis les trois bases de la Minusma dans le cadre de son retrait global, soutient la Mission onusienne.
Pour Tessalit, le camp a été rétrocédé aux Forces armées maliennes (FAMa) le samedi 21 octobre. Après Tessalit, la Mission a quitté le camp d’Aguelhok précipitamment sans rétrocéder l’emprise qu’elle occupait aux FAMa comme convenu dans le plan de retrait. Pour la Mission, la situation sur place était devenue très dangereuse pour la sécurité des soldats de la paix avec des informations faisant état de menaces réelles contre eux.
Après l’abandon de la localité d’Aguelhok par la Mission onusienne en violation du calendrier de rétrocession de ses emprises à l’Armée malienne, des hommes armés ont profité de ce vide pour s’introduire dans le camp où ils ont brulé et saccagé les installations.
Face à cette situation, dans un communiqué, les FAMa disent avoir constaté avec beaucoup de regret que ce retrait n’a point fait l’objet de rétrocession comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises Minusma par les FAMa. Cette situation de départ précipité de la Mission met en péril le processus entamé et menace la securité et la stabilité dans la localité d’Aguelhok, déplore l’Armée malienne, qui a annoncé que le mardi 24 octobre, les terroristes ont profité de ce désordre pour s’introduire dans le camp et détruire plusieurs installations. Ils ont été neutralisés par les vecteurs aériens des FAMa, a fait savoir l’Armée qui rappelle que dans cette zone, les FAMa occupent les camps d’Anefis et de Tessalit. Le même scenario risque de se produire à Kidal où la Minusma pourrait aussi abandonner son camp sans l’avoir rétrocédé à l’Armée malienne. Depuis le mercredi, des informations font état d’un départ en nombre de personnels des Nations unies du camp de la Mission à Kidal. Hier, d’autres sources signalaient une tension autour de ce camp que des jeunes auraient encerclé. Cette situation pourrait conduire à un départ précipité de la Minusma comme ce fut le cas à Aguelhok sans rétrocéder l’emprise qu’elle occupait à l’Armée malienne comme convenu.
S. Sidibé