Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a convoqué mercredi, l’ambassadeur d’Algérie au Mali. Il s’agissait pour le chef de la diplomatie malienne d’élever une vive protestation du gouvernement suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali.
A cette occasion, le ministre Diop a souligné que les rencontres récurrentes aux niveaux les plus élevés en Algérie et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien et d’autre part, avec certains mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ayant choisi le camp des terroristes, sont de nature à entacher les bonnes relations entre le Mali et l’Algérie.
Le chef de la diplomatie malienne a indiqué que ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Avant d’inviter la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’Etat à Etat avec les partenaires du Mali.
Abdoulaye Diop a rappelé le contexte dans lequel le Mali, en assumant toute sa responsabilité d’État souverain, a fait appel à l’Algérie au regard des liens historiques de fraternité et de confiance mutuelle entre les deux pays, pour assurer le rôle de leadership de la médiation internationale dans le cadre du processus de paix.
Pour rappel, l’Algérie est le principal médiateur dans la crise malienne. D’ailleurs, l’Accord pour la paix et la réconciliation a été négocié à Alger avant d’être signé à Bamako en mai-juin 2015. Il a très souvent été reproché à l’Algérie son manque de sincérité dans le dossier malien. Ces derniers temps, il lui est reproché d’abriter des séparatistes touareg et terroristes, de tenir des réunions avec ceux-ci sans associer les autorités maliennes. Aussi, après le retour de l’Armée malienne à Kidal, des chefs séparatistes séjournent actuellement en Algérie et sont reçus par les autorités selon leurs mouvements. En plus d‘eux, l’imam Mahmoud Dicko en séjour dans ce pays a été reçu en audience par le président Abdelmadjid Tebboune.
Aux dernières nouvelles, les autorités algériennes auraient à leur tour convoqué hier jeudi, l’ambassadeur du Mali à Alger.
Seydou Traoré