Au cours de son sommet extraordinaire tenu ce jeudi en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New-York, la Cedeao s’est penchée sur l’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali à la demande du président Alassane Ouattara.
Selon le communiqué final de la rencontre, la conférence a examiné le mémorandum présenté par le président de la commission de la Cedeao sur les 46 militaires détenus au Mali. Suite à des discussions approfondies, les chefs d’Etat et de gouvernement ont salué les initiatives diplomatiques entreprises et qui ont conduit à la libération le 3 septembre 2022, de trois femmes soldates ivoiriennes. Toutefois, la conférence note avec regret le maintien en incarcération des 46 soldats restants malgré tous les efforts de médiation entrepris par la région. Elle a donc condamné avec fermeté l’incarcération continue des soldats ivoiriens, dénoncé le chantage exercé par les autorités maliennes dans cette affaire. Avant de demander la libération sans condition des 46 soldats ivoiriens. La Cedeao a aussi décidé d’envoyer incessamment une mission de haut niveau composée des chefs d’Etat du Ghana, du Sénégal et du Togo à l’effet de la libération desdits soldats ivoiriens.
S’achemine-t-on vers un nouveau bras de fer entre le Mali et la Cedeao après celui qui avait conduit le 9 janvier dernier à la prise de sanctions économiques et financières contre le pays ? Rien n’est moins sûr. Mais en tout état de cause, le gouvernement du Mali a déjà exprimé clairement sa position sur l’implication de la Cedeao dans ce dossier bien avant la tenue du sommet de New-York. Cela, en réponse au communiqué du dernier Conseil national de securité de la Côte d’Ivoire tenu le mercredi 14 septembre 2022.
En effet, les autorités maliennes ont précisé que c’est exclusivement en sa qualité de président du Conseil supérieur de la Magistrature que le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta a indiqué à la partie ivoirienne la nécessité de considérer la situation de certains Maliens, objet de mandats d’arrêt internationaux. Le gouvernement de transition déplore que c’est cette attitude responsable du président Goïta qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otages. A la décision des autorités ivoiriennes d’avoir transformé ce dossier judiciaire en une crise diplomatique et par conséquent de saisir la Cedeao, le gouvernement du Mali souligne qu’il n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire. Avant d’indiquer à la Cedeao que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale. Et de mettre en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis du Mali. Enfin, le gouvernement du Mali a prévenu qu’il ne cèdera à aucun chantage ou intimidation.
La Nouvelle Voie du Mali