Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a fait cette déclaration lors de la conférence des ministres des Affaires étrangères du Mouvement des non-alignés, en prélude au 19ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement prévu les 19 et 20 janvier à Kampala en Ouganda. Placée sous le thème : « approfondir la coopération pour une richesse mondiale partagée », cette rencontre de haut niveau est un cadre de consultation politique important autour des intérêts et priorités des pays en voie de développement.
Dans son discours, le chef de la diplomatie malienne a réitéré l’attachement du Mali aux principes et valeurs du Mouvement des non-alignés, notamment le respect de la souveraineté des Etats, l’intégrité territoriale, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le rejet des politiques de domination et d’assujettissement des peuples. Mais aussi, le recours à la menace et aux mesures restrictives et sanctions unilatérales contre les pays, la politisation et l’instrumentalisation des droits de l’Homme, la politique des deux poids, deux mesures.
Pour Abdoulaye Diop, le Mali reste engagé en faveur d’une coopération internationale et un multilatéralisme réformés et adaptés aux réalités de notre temps. Selon lui, le Mouvement doit en faire une priorité de son plan d’action, de manière à prendre en compte les intérêts de chaque nation, dans la gestion de la gouvernance mondiale. C’est une condition essentielle pour rétablir la confiance entre les Etats membres et tout aussi importante pour la stabilité durable et le développement harmonieux de la planète, a indiqué le ministre Diop.
D’après lui, dans un contexte de basculement géopolitique, le Mouvement des non-alignés doit redoubler d’efforts pour l’avènement d’un monde multipolaire. Abdoulaye Diop a rappelé que le Mali comme d’autres pays du Sahel depuis l’intervention militaire de l’Otan en Libye en 2011, restent confrontés à des crises multidimensionnelles, en particulier les activités criminelles de groupes terroristes et autres réseaux de crime organisé. Selon lui, la réponse de la communauté internationale à ces défis a montré ses limites. Après dix ans de présence des forces internationales au Mali, il dira que la situation sécuritaire s’était largement dégradée au lieu de s’améliorer. L’insécurité qui était circonscrite en 2013 dans les régions du Nord s’est progressivement étendue au centre et au reste du pays, avec son lot de pertes en vies humaines et de populations déplacées et réfugiées, en plus des autres conséquences humanitaires, a déploré le chef de la diplomatie malienne. Pour le ministre Diop, c’est la raison pour laquelle, le gouvernement du Mali a demandé en juin 2023, le retrait sans délai, de la Minusma face au constat d’échec de la Mission à protéger les personnes et les biens et à aider le Mali à rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire. Au 31 décembre dernier, il dira que le processus de retrait de la Minusma s’est achevé, suivi de la liquidation qui a commencé le 1er janvier.
Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le départ de la Minusma et des autres forces internationales consacre le choix souverain du peuple malien de prendre son destin en main. Ainsi, dira-t-il, le gouvernement s’est attelé à renforcer les capacités des Forces de défense et de sécurité du Mali, afin de leur permettre d’accomplir efficacement leurs missions régaliennes de défense du territoire national et de protection des populations et des biens. Le ministre Diop soutient que des résultats particulièrement importants ont été enregistrés notamment la libération des villes maliennes des emprises terroristes et leurs complices. Il a salué la vaillante Armée malienne dont le courage et la détermination ont permis la libération de la ville et de la Région de Kidal le 14 novembre dernier, suivie du déploiement de l’administration et des services sociaux de base. Il se réjouit aussi de la restauration subséquente de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie malienne a indiqué que le gouvernement a entrepris des réformes politiques et institutionnelles importantes en dotant le Mali d’une nouvelle loi électorale et d’une nouvelle Constitution, qui ont pour objectif principal l’amélioration de la gouvernance du pays. Le ministre Diop a déclaré que le calendrier des élections a connu un léger glissement pour des raisons essentiellement techniques. Toutefois, il dira que le gouvernement reste déterminé à tenir l’élection présidentielle qui marquera le retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé. Par ailleurs, il a annoncé la décision du chef de l’Etat de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, à travers un dialogue direct inter-maliens.
Abdoul Sanogo