Libérée en octobre 2020 après quatre ans de détention dans le nord du Mali, Sophie Pétronin a regagné Bamako au mois de mars pour rejoindre sa fille adoptive. La gendarmerie malienne a lancé un avis de recherche de l’ex-otage. Le gouvernement français a déploré mercredi « l’irresponsabilité » du retour de Sophie Pétronin au Mali.
Sophie Pétronin n’a jamais caché sa volonté de revenir au Mali. L’ex-otage libérée il y a un an, le 8 octobre 2020 après quatre années de captivité dans le nord du pays, est retournée discrètement en mars au Mali où elle est depuis peu recherchée par les forces de sécurité du pays.
La raison du retour de l’ex-otage ? C’est au Mali que se trouve notamment sa fille adoptive. L’humanitaire septuagénaire souhaitait également continuer à s’occuper des orphelins, comme elle le faisait avant son enlèvement.
En Suisse, Sophie Pétronin ne se sentait pas heureuse et désirait retrouver le pays où elle avait passé vingt ans de sa vie, ont expliqué des membres de sa famille à RFI qui a obtenu l’information de son retour.
Le gouvernement français, par la voix de son porte-parole, a déploré, mercredi 3 novembre, « l’irresponsabilité » du retour de Sophie Pétronin au Mali. « Il y a une forme d’irresponsabilité vis-à-vis de sa sécurité à elle et de celle de nos militaires. On a des soldats qui ont été tués dans des opérations de secours », a déclaré Gabriel Attal au sortir du conseil des ministres.
« Lever certaines ambiguïtés »
À la suite de plusieurs demandes de visas refusées par Bamako, l’ex-otage accompagnée de son fils Sébastien est passée par le Sénégal avant de franchir la frontière par la route, sans cacher son identité aux agents de police, selon des sources proches de la famille.
Après plus de sept mois passés sans être inquiétée par les autorités, le septuagénaire a fini par faire l’objet d’un avis de recherche de la gendarmerie malienne. Le document appelle toutes les unités à l’appréhender et « la conduire sous escorte » à la direction de la gendarmerie nationale.
L’ex-otage aurait été aperçue à Sikasso, à plus de 350 km de Bamako, dans le sud-est du pays. Mais ses proches assurent qu’elle ne s’est jamais éloignée de Bamako, et qu’elle n’avait en aucun cas l’intention de retourner à Gao, ville du Nord où elle avait vécu jusqu’à son enlèvement en 2016.
Du côté du ministère de la Sécurité, on justifie l’avis de recherche pour « lever certaines ambiguïtés », sans davantage de précisions sur la régularité de sa situation.
France 24