Des policiers regroupés en collectif protestent contre les résultats du concours professionnel organisé par la direction nationale de la police. Après le refus de la hiérarchie policière de leur montrer les copies de l’examen, ils ont saisi la justice afin de rentrer dans leurs droits.
De la grogne à la Police nationale. Regroupés en collectif des victimes du concours professionnel, des policiers protestent contre les résultats dudit concours. Convaincus que les copies des épreuves n’ont pas été corrigées, ils ont commis un huissier afin de pouvoir voir leurs notes. Sans succès.
Un refus des responsables de la police qui renforce le doute auprès des victimes qui estiment qu’il n’y a pas eu de concours mais plutôt une nomination. Ils accusent les responsables de la police d’être à la base de cette « mascarade ». D’après eux, des policiers qui n’ont rien écrit sur leurs copies le jour de l’examen ont été admis au concours.
« C’est une honte », s’emporte un policer qui dit connaître des admis qui sont dépourvus de toute connaissance en matière policière. La vérité, souligne-t-il, ce sont les proches des responsables de la police nationale et les autorités en place qui ont été admis.
Il se souvient que la seule fois que les résultats du concours professionnel de la police nationale n’ont pas fait l’objet de contestation, c’est celle où le concours a été supervisé par la Minusma. « C’est la mission onusienne qui a choisi les sujets et fait les évaluations. Et ce sont les plus méritants qui ont été admis à ce concours », a-t-il reconnu.
Face au refus des autorités policières de faire la lumière sur la situation, le collectif a saisi en août dernier la Cour suprême afin d’être remis dans ses droits. « Nous sollicitons la vraie justice à l’image du Mali Koura, dénonçons la lenteur et la tournure du dossier au niveau de la Cour suprême » s’agace un policier qui déplore le retard avéré dans le traitement de leur dossier au niveau de la justice.
Contacté par Le Wagadu, le conseiller à la communication de la police nationale, Ousmane Kouyaté, a affirmé que le collectif des victimes du concours professionnel a bien déposé une requête afin de pouvoir voir les copies des épreuves. « Je ne peux pas dire ce qui s’est encore passé », a dit le sieur Kouyaté. En ce qui concerne la saisine de la justice, le conseiller à la communication affirme n’avoir pas d’information sur le sujet.
Il faut rappeler que conformément à ses textes, la Police nationale a organisé un concours professionnel pour permettre à ses éléments, qui remplissent les critères, d’accéder au corps des officiers en mois de juillet dernier et les résultats ont été publiés le 17 août 2021.
Cette affaire de magouille dans le concours arrive à un moment où les autorités de la transition affirment lutter sans réserve contre toute forme de corruption.
Cheick Bougounta CISSE, le Wagadu