En déplacement à Paris après avoir pris part à la 76ème Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a accordé une interview à une chaine de télévision française où il laisse clairement entrevoir, une possible prorogation de la transition en cours au Mali.
Interrogé sur le délai de cette transition, Dr Choguel Kokalla Maïga a souligné que le gouvernement s’attache à respecter ses engagements. Mais, selon lui, ce respect s’accompagne de réalisme. « Ces délais ont été fixés une première fois à partir des positions de principe de la Cedeao. Un premier gouvernement avait annoncé un chronogramme auquel peu de Maliens croyaient en réalité », a rappelé le chef du gouvernement. « Ce que nous avons expliqué à nos partenaires de la Cedeao, c’est que nous allons procéder de la manière inverse cette fois-ci. Nous allons identifier les actions et les opérations pratiques à mener jusqu’aux élections. A partir de là, on pourrait tomber sur le 27 février comme on peut avoir deux semaines ou quelques mois de plus », a expliqué le chef du gouvernement. Pour Choguel Kokalla Maïga, le plus important est de tirer les leçons du passé. Il a déclaré que pendant 20 ans, le Mali s’est trouvé dans des crises politiques post-électorales. Mieux, il a rappelé que le dernier soulèvement populaire qui a conduit au renversement du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta est parti de la contestation des résultats des élections. Et c’est donc pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs que le gouvernement a décidé d’avoir une démarche qui minimise les risques de contestation des élections. « Il vaut mieux avoir quelques semaines voire quelques mois de plus que de retomber dans l’incertitude peut-être avec un autre soulèvement et un autre coup d’Etat avec tout ce qui peut se profiler à l’horizon », assure Dr Choguel Kokalla Maïga. « Nous avons dit à nos partenaires de la Cedeao qu’à la fin du mois d’octobre, nous aurons les assises nationales de la refondation. Au sortir de ces assises, le gouvernement pourrait aller vers ses partenaires avec un calendrier ou un chronogramme détaillé et réaliste qui est fonction des réalités sécuritaires, sociales et politiques du Mali » a insisté le Premier ministre. Enfin, il a promis que le gouvernement est dans la logique de respecter ses engagements tout en restant réaliste.
La Nouvelle Voie du Mali