Dans un communiqué, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Pr Bouréma Kansaye a informé l’opinion nationale des affrontements violents avec armes létales qui se sont produits le 28 février dans le campus de Badalabougou. Pour le ministre, ces agissements d’une extrême gravité et condamnables à tout point de vue entre des clans rivaux estudiantins sont survenus dans la perspective de renouvellement des instances du bureau de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Ils se sont soldés par la mort d’un étudiant et de plusieurs blessés graves. D’après le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le monde universitaire désapprouve avec véhémence ces genres de pratiques qui affectent dangereusement l’espace universitaire et compromet la sécurité de tous les acteurs qui y évoluent. Le ministre a indiqué que de tels actes sanglants ne resteront pas impunis et son département ne ménagera aucun effort pour la pacification de l’espace universitaire.
Au regard de cette situation, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de la suspension immédiate des activités de l’AEEM dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre.
La violence en milieu scolaire et universitaire est devenue un casse-tête pour les autorités du pays. Elle a déjà fait de nombreuses victimes surtout au moment du renouvellement des bureaux du comité AEEM dans les différentes universités. La situation s’était envenimée à telle enseigne qu’en novembre 2020, l’ancien Premier ministre de la Transition, Moctar Ouane, avait présidé une réunion de concertation sur la feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations du Forum national sur la violence en milieu universitaire ainsi que son plan d’actions. Au cours de la rencontre, pour endiguer la violence, l’idée de mettre en place une police universitaire permanente avait été proposée pour créer un espace universitaire sécurisé à la fois pour les étudiants, les professeurs, le personnel d’administration et la société de façon générale. La responsabilité de cette police serait de surveiller, contrôler, prévenir, réprimer et gérer les cas de violence. D’autres avaient même demandé la dissolution pure et simple de l’AEEM qui pour eux, est à l’origine de la violence dans l’espace scolaire et universitaire. Malgré les nombreuses actions mises en œuvre ou en cours de la part des autorités scolaires, la violence se poursuit avec son lot de morts et de blessés.
Pour rappel, le 14 septembre dernier, le Centre national des œuvres universitaires (Cenou) avait informé que suite aux tirs d’armes à feu entre étudiants dans l’enceinte de la Faculté des sciences et techniques (FST), le Comité syndical des enseignants du supérieur de ladite faculté avait décrété un arrêt de travail pour raison d’insécurité dans l’espace.
Par la suite, une opération de descente de police spéciale avait été menée le 21 septembre dans le campus de Badalabougou. Lors de cette opération, après les fouilles des résidences, 49 étudiants avaient été déférés dont 9 pour détention illégale d’effets militaires dans l’espace universitaire, 10 pour détention de chicha en milieu universitaire et 30 pour détention illégale d’armes à feu, de munitions, d’armes blanches et de complicité.
A. Sanogo