Par un Arrêté interministériel en date du 11 août dernier, les autorités maliennes ont décidé de la suspension de l’importation de la farine de blé et des pâtes alimentaires. Avec cette décision, l’importation de la farine de blé, des pâtes alimentaires farcies (même cuites ou autrement préparées) et des autres pâtes alimentaires est suspendue jusqu’à nouvel ordre. A travers cette mesure, les autorités maliennes voudraient stimuler la production locale car le pays compte au moins six usines productrices de farine de blé. La fédération syndicale des boulangers et pâtissiers a salué la décision.
Au contraire, cette mesure suscite des incompréhensions dans le monde des affaires en Guinée. C’est le cas par exemple de l’entreprise les Moulins d’Afrique, une des filiales du Groupe SONOCO. Avec une capacité d’écrasement de plus de 900 tonnes de blé par jour, cette filiale de la Holding fondée par l’homme d’affaires Mamadou Saliou Diallo s’impose comme un des plus grands complexes de minoterie en Afrique de l’Ouest. La mesure n’est donc pas sans conséquences sur les activités des producteurs guinéens de farine. Selon des medias guinéens, la société les Moulins d’Afrique avait répondu favorablement à l’appel d’accompagnement des autorités guinéennes lorsque le Mali était frappé d’un embargo par la Cedeao. Selon un responsable de l’entreprise, les Moulins d’Afrique exportent depuis, des tonnes de farine vers le Mali dont les frontières terrestres avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire étaient fermées. Il estime que maintenant que ces frontières sont rouvertes, le Mali tourne le dos aux minotiers guinéens. Certains ont même dénoncé une décision inamicale de la part des autorités maliennes qui ont pourtant bénéficié de soutien de la part de celles de la Guinée pendant les longs mois d’embargo que le Mali a connu.
Adam Diarra