La conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est réunie en session extraordinaire le 3 février 2022 à Accra au Ghana.
Cette session extraordinaire a été organisée dans le but d’examiner les récentes évolutions politiques intervenues au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, afin d’œuvrer au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ces pays.
S’agissant de la situation politique au Burkina Faso, la Conférence dit « noter la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays, qui requiert un retour rapide à l’ordre constitutionnel afin de pouvoir trouver des solutions efficaces à ces problèmes ».
La Conférence réitère sa condamnation absolue du coup d’Etat du 24 janvier 2022 et exprime sa préoccupation face au maintien en détention du président Roch Marc Christian Kaboré, tout en exigeant sa libération sans condition. Selon le communiqué final, la Cedeao confirme la suspension du Burkina Faso de toutes les institutions de la Cedeao, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Concernant la situation politique en Guinée, la Conférence prend note de la création récente du Conseil National de Transition (CNT), en tant qu’organe législatif. Et constate avec préoccupation que, cinq mois après le coup d’Etat, un calendrier de transition n’a toujours pas été mis en place, ainsi qu’exigé par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao lors de la session extraordinaire du 16 septembre 2021. Au regard de cette situation, la Conférence décide de maintenir en place toutes les sanctions imposées à la Guinée, de demander à l’autorité de Transition de mettre en place un calendrier devant conduire au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Mais aussi de marquer sa disponibilité à accompagner la Guinée pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement.
Concernant le Mali, la Conférence se félicite des conclusions de la 1057ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine, tenue le 14 janvier 2022, qui a approuvé toutes les décisions et sanctions prises par la Cedeao à l’encontre du Mali.
La Conférence décide de maintenir en place toutes les sanctions imposées au Mali, conformément à la décision prise le 9 janvier 2022, d’inviter les autorités maliennes à proposer rapidement un chronogramme acceptable à la Cedeao afin de permettre la levée progressive des sanctions. Mais aussi de rester saisie de la situation au Mali.
Enfin, la Cedeao a réitéré sa disponibilité à travailler, en collaboration avec l’Union africaine et les Nations unies, en vue d’apporter l’appui technique nécessaire aux autorités Burkina Faso, de la Guinée et du Mali pour les aider dans la mise en œuvre d’un calendrier accepté.
S. Sidibé