Dans un tweet, le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a informé qu’il a eu un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine sur la situation politique au Niger voisin.
« J’ai eu un entretien téléphonique avec le président Poutine. Nous avons évoqué la situation du Niger. Il a souligné l’importance d’un règlement pacifique de la situation pour un Sahel plus stable », a écrit le Colonel Assimi Goïta sur sa page Twitter (X).
Cet entretien téléphonique intervient à un moment où la situation politique au Niger reste préoccupante. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ordonné le jeudi 10 août à l’issue d’un sommet extraordinaire sur la situation dans ce pays voisin, le déploiement de la Force en attente pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’organisation avait déjà présenté un ultimatum aux militaires au pouvoir le 30 juillet et qui a expiré le lundi dernier sans conséquence.
Maintien de l’option militaire
Les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale se sont ensuite réunis le jeudi 10 août au Nigeria pour une fois de plus, aborder la situation politique au Niger. A l’issue de ce sommet, la Cedeao a maintenu l’option militaire en ordonnant le déploiement immédiat de sa force en attente pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. Pendant ce temps, les nouvelles autorités nigériennes ont formé un nouveau gouvernement. Entretemps, elles ont déclaré avoir réuni les éléments nécessaires de preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu Mohamed Bazoum et ses complices locaux et étrangers pour haute trahison et atteinte à la sureté intérieure et extérieure du Niger suite à ses échanges avec des nationaux, des chefs d’Etat étrangers et des responsables d’organisations internationales.
En réaction, la Cedeao, dans un communiqué publié le lundi dernier, a condamné cette démarche qui constitue selon elle, une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques. Pour l’organisation sous-régionale, Mohamed Bazoum reste le président démocratiquement élu du Niger reconnu par la Cedeao et la communauté internationale. C’est pourquoi, elle « condamne sa détention illégale » et appelle à sa libération immédiate et à son rétablissement dans ses fonctions.
L’entretien téléphonique entre les chefs d’Etat malien et russe a eu lieu alors qu’au lendemain du coup d’Etat contre le président Bazoum, les gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali ont, dans un communiqué conjoint, exprimé leur solidarité fraternelle au peuple nigérien « qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté ». Les deux gouvernements ont refusé d’appliquer les sanctions prises par la Cedeao contre le Niger avant de prévenir que toute intervention militaire contre ce pays s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. Ils mettent en garde également que toute intervention militaire au Niger entrainerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cedeao ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux Forces armées et au peuple du Niger. D’ailleurs pour joindre l’acte à la parole, les deux pays ont envoyé le lundi 07 août, une délégation conjointe à Niamey. L’objectif était de témoigner de la solidarité des deux pays au peuple frère et aux nouvelles autorités du Niger.
Adam Diarra