Dans une lettre conjointe adressée à la présidente du Conseil de Sécurité des Nations unies, Mme Linda Thomas-Greenfield, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali ont appelé hier à la responsabilité principale de l’ONU, garante de la paix et de la sécurité internationale, pour empêcher une action armée contre un État souverain dont l’ampleur des conséquences serait imprévisible.
Les ministres des deux pays ont rappelé que le 26 juillet dernier, le peuple du Niger a décidé, en toute responsabilité et de manière pacifique, sans aucune effusion de sang, de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire, la plénitude de sa souveraineté. Par la suite, l’adhésion des populations nigériennes aux événements survenus n’a cessé de croître, notamment à travers des manifestations pacifiques de soutien aux nouvelles autorités nigériennes, poursuit la lettre.
En dépit de cette volonté populaire clairement manifestée, la Cedeao, en rupture totale avec la légalité internationale et la légitimité, a fait le choix de privilégier les mesures coercitives y compris le recours à la force armée contre un pays souverain, regrettent les ministres malien et burkinabè des Affaires étrangères.
Dans leur lettre conjointe, ils soutiennent que le motif de cette agression, déguisée en intervention militaire sous le prétexte du rétablissement de la démocratie, cache mal les agendas de puissances étrangères prêtes à aggraver une situation sécuritaire déjà précaire du fait d’un précédent similaire en 2011, qui a causé l’effondrement de l’État libyen et la déstabilisation de la région du Sahel.
Une lettre conjointe avec le même contenu a été envoyée à Willy Nyamitwe, ambassadeur représentant permanent de la République de Burundi auprès de l’Union Africaine (UA) et président du Conseil de paix et de sécurité de cette organisation.
La Nouvelle Voie du Mali