Âgé de 24 ans à l’époque, le Sergent-chef Sékou Souleymane Doumbia de la Garde nationale était un valeureux soldat tombé au champ d’honneur lors des affrontements entre l’Armée malienne est les groupes rebelles à Kidal en mai 2014 à la suite de la visite de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Il s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour notre chère patrie, le Mali.
Le Sergent-chef Sékou Souleymane Doumbia que certains de ses amis et promotionnaires appelaient ‘’Maximus’’ ou encore ‘’Lé’’ ou ‘’Lipy’’ était un valeureux soldat qui s’est battu jusqu’à perdre la vie pour la cause du Mali.
Né le 23 avril 1990 à Kati, il était le fils de feu Lieutenant Souleymane Doumbia et d’Anta Konipo. Troisième d’une fratrie de quatre garçons et de deux filles, il a fait ses études primaires entre les villes de Gao et d’Anderaboukane où son père a servi.
Après l’obtention de son Certificat d’Etudes Primaires(CEP) en 2001, il continua ses études entre Ségou et Sikasso. Il obtint son Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) en 2004 et passe son baccalauréat en 2007 au lycée Yana Maiga de Gao. Ensuite, il débarque à Bamako pour ses études supérieures. Mais après l’obtention de son Diplôme d’Etudes Universitaires Générales (DEUG 1), mordu par le métier des armes, il passe le concours d’entrée à l’Ecole des Sous-Officiers de Banankoro (ESO) en 2009. De cette école, il est sorti en 2011 comme 3ème de la 5ème promotion avec un brevet de parachutiste obtenu au 33ème régiment des commandos parachutistes.
Un jeune soldat qui maitrisait le Nord
Après sa formation, il fut affecté à Kidal pour servir le Mali. Quelques mois après, se déclenche la crise du Nord où il participe à tous les affrontements. Des affrontements lors desquels, il s’est fait remarquer par ses actes de bravoure. En plus de Kidal, il a servi dans d’autres localités, ce qui lui a donné une bonne connaissance du Nord sans compter les années qu’il y a passées lors de son enfance.
Après la chute du Nord entre les mains des groupes armés, le Sergent-chef Sékou Souleymane Doumbia mettra plus de trois semaines pour sortir de Kidal. Une zone qu’il maitrise bien en se fondant dans la population pour ne pas se faire prendre par l’ennemi. Cependant, après l’opération Serval qui a permis de chasser les djihadistes et les terroristes qui occupaient le Nord, il y retourne à nouveau en avril 2013 avec plus de détermination. Mieux, il participe à tous les combats. Plusieurs de ses frères d’armes sont tombés devant lui et il a promis de continuer les combats pour que leur mort ne soit pas vaine.
« Je ne me ferai pas raconter cette guerre, cette fois-ci on y mettra fin ». C’est la dernière phrase que le Sergent-chef Sékou Souleymane Doumbia a prononcée devant ses proches avant de se rendre sur le théâtre des opérations à Kidal où les rebelles du MNLA et leurs alliés islamistes avaient profité de la visite du Premier ministre Moussa Mara pour relancer les hostilités.
Le mercredi 21 mai 2014, il faisait partie des militaires qui ont lancé l’assaut pour récupérer la ville de Kidal des mains des rebelles. Au bout de quelques heures de combat, ils avaient réussi à reprendre le contrôle du Gouvernorat de Kidal avant que les rebelles touaregs ne demandent le cessez-le-feu. Mais quelques temps après, ils seront pris par surprise par ces mêmes rebelles qui ont reçu des renforts en nombre. Et c’est lors de ces affrontements que le Sergent-chef Sékou Souleymane Doumbia va être atteint par une balle à la tête. Transporté difficilement à l’hôpital régional de Gao, il succombe à ses blessures. Ses promotionnaires retiennent de lui, le personnage d’un soldat brave, le meilleur tireur de leur génération.
Le Général Kéba Sangaré, ex-directeur de l’ESO à l’époque Lieutenant-colonel avait témoigné : « Deux jours avant les affrontements de Kidal, le Sergent-chef Sékou Souleymane Doumbia m’a appelé. Pendant toute la phase de la formation, il s’est fait remarquer par sa combativité, sa discipline. C’était l’un des meilleurs tireurs sortis de cette école ».
Promu au grade de Sergent-chef le 22 septembre 2013, il avait porté ce nouveau grade à partir du 1er janvier 2014 avant de se rendre au Nord du pays où il était toujours affecté, car il n’a jamais voulu quitter le septentrion du Mali.
D. Diama