Retrait de la Cedeao : Les sages de l’organisation demandent au Mali, au Burkina et au Niger de reconsidérer leur décision

A l’issue d’une retraite de deux jours dans la capitale ivoirienne sous la présidence de l’ancien président nigérian Goodluck Ebele Jonathan, les sages de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont appelé le Mali, le Burkina Faso et le Niger à reconsidérer leur décision de se retirer de l’organisation sous-régionale.

Cette retraite des sages de la Cedeao s’est tenue à Abidjan les 29 et 30 avril sur le thème : « bénéficier de l’existence du conseil des sages pour répondre aux défis actuels en matière de gouvernance, de paix et de sécurité dans la région de la Cedeao ».

Le Conseil des sages créé par l’organisation en 2005 est un instrument important pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique de l’Ouest. Il est composé d’éminentes personnalités des Etats membres qui sont chargées de la diplomatie préventive et de l’appui à la médiation au sein de la communauté.

Selon la déclaration qui a sanctionné cette retraite, lors des discussions, de nombreuses questions touchant à la paix, à la stabilité, à la sécurité et au développement dans la région ont été abordées. Ces questions ont trait à la montée de l’extrémisme violent, le terrorisme, l’insécurité, la résurgence de coups d’Etat militaires, le rétrécissement de l’espace démocratique, l’augmentation de la violence politique, les protestations, le phénomène des discours de haine, la désinformation, le taux élevé de chômage et de sous-emploi des jeunes ainsi que leurs conséquences négatives sur la vie et les moyens de subsistance des citoyens de la communauté.

Les sages de la Cedeao ont exprimé leurs inquiétudes face à la déclaration faite par le Mali, le Burkina Faso et le Niger de leur intention de se retirer la Communauté. Ils ont invité les trois Etats à reconsidérer leur position dans l’intérêt de l’unité de la communauté, de la cohésion, de l’intérêt général de leurs populations et de l’intégration régionale.

Aussi, ils ont noté les ingérences géopolitiques croissantes dans la région et la vulnérabilité des Etats membres en tant que frontières de fortune pour la promotion des intérêts géostratégiques des puissances étrangères. A cet égard, les sages de la Cedeao ont invité la commission et les dirigeants nationaux à prendre des mesures urgentes pour éviter que la région ne devienne une arène de conflits géostratégiques.

En ce qui concerne le rétrécissement de l’espace démocratique, les processus électoraux non inclusifs et les défis de la gouvernance dans la région, ils ont appelé les dirigeants politiques à prendre en compte la postérité, à donner la priorité aux intérêts de leurs peuples et à mettre en œuvre des processus de gouvernance participatifs et axés sur le peuple dans l’intérêt général de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région.

F. Sissoko