Ces derniers jours, des pluies torrentielles se sont abattues sur la capitale et dans plusieurs localités du pays créant ainsi des inondations et augmentant le nombre des sinistrés, surtout celle du mardi dernier. Avant ces pluies qui changent la donne, le comité interministériel de gestion des crises et catastrophes s’était réuni le lundi 7 octobre à la Primature pour dresser l’état des lieux sur la situation des inondations, des écoles endommagées et effondrées.
Lors de cette réunion, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammédine a présenté la situation actualisée des inondations. Selon lui, du 1er au 7 octobre, il a été enregistré 7 cas d’inondations dont 1 cas à Mopti, 3 à Koulikoro et 3 dans le District de Bamako, 7 cas d’effondrements à Bamako, un cas de perte en vie humaine. Du début de l’hivernage au 7 octobre, le ministre a précisé qu’il a été enregistré à travers le pays, 656 cas d’inondation, 8 cas de foudre, 6 cas de vents violents, 37.099 cas d’effondrements, 47.955 ménages sinistrés touchant 264.648 personnes dont 73.882 hommes, 73.140 femmes avec 177.626 enfants. « Nous déplorons pendant toute cette période, 77 cas de pertes en vies humaines et 148 blessés. Sur le plan météorologique, le risque d’inondations demeure avec les activités pluvio-orageuses en cours », a prévenu le ministre Daoud Aly Mohammedine. D’après lui, la situation hydrologique le long des fleuves Bani et Niger est marquée par la poursuite de la montée des eaux. Il explique que cette tendance actualisée est marquée par une montée exceptionnelle due à d’important apports d’eaux des pays voisins dans les hauts bassins. Le ministre a fait savoir que les seuils d’alerte ont été dépassés dans certaines localités comme Banankoro, Kéniéroba, Bamako, Ké-macina, Beleny Keny (San), Sofara, Mopti et Diré. Selon lui, les lâchers d’eau du barrage de Manantali ont commencé le jeudi 3 octobre tandis que ceux de Selingué se poursuivent.
167 écoles inondées et 256 effondrées
Pour sa part, le ministre de l’Education nationale, Amadou Sy Savané a fait le point des écoles inondées, endommagées, effondrées ou occupées par les sinistrés dans les 26 académies d’enseignement du pays. Selon lui, il y a 167 écoles inondées et 256 effondrées ou endommagées. Au cours de la rencontre, il a été décidé de la création d’un comité restreint composé des représentants de tous les départements ministériels auprès du ministre de l’Education nationale pour une gestion diligente de la situation des écoles.
A situation exceptionnelle, il faut des solutions exceptionnelles, a indiqué le Premier ministre. Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, c’est une opération qui nous est imposée par la nature et le président de la Transition souhaiterait que le gouvernement réagisse de façon prompte pour faire face aux préoccupations des Maliens. Lesquelles préoccupations, selon lui, sont liées aux inondations qu’on ne maitrise pas. Face à cette situation, le Premier ministre dira qu’il faut multiplier ces réunions pour avoir le point de la situation chaque semaine à soumettre si nécessaire à qui de droit. Il a demandé qu’au sortir de cette réunion, chaque département désigne un point focal. Et ces points focaux des différents départements vont constituer un petit comité auprès du ministre de l’Education nationale, qui va réfléchir sur toutes ces questions, parler avec les collectivités territoriales, les communes pour faire des propositions alternatives au gouvernement. Le chef du gouvernement a demandé que les collectivités soient associées du début à la fin. Selon lui, la responsabilité de la marche des écoles est une affaire de l’Etat, mais c’est une responsabilité des collectivités territoriales.
Après la réunion du lundi, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes s’est encore réuni hier jeudi 10 octobre à la Primature sous la présidence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. La rencontre avait pour objectif de faire le point sur la situation des écoles affectées, notamment celles occupées, effondrées ou endommagées du fait des inondations. Le ministre de l’Éducation nationale, Amadou Sy Savané, a présenté un rapport détaillé sur l’état des infrastructures scolaires à travers le pays. Il a expliqué les défis majeurs auxquels le secteur de l’Education fait face tout en insistant sur l’urgence de prendre des mesures pour permettre aux élèves de retrouver leur cadre d’apprentissage.
Le Comité interministériel a abordé les mesures urgentes à mettre en place pour la réhabilitation des établissements endommagés et la réouverture des écoles, actuellement occupées par des sinistrés, en collaboration avec les collectivités et les partenaires techniques et financiers. Des solutions temporaires telle que la mise en place d’écoles sous des tentes, en collaboration avec les départements de la Défense et de la Sécurité, ont été envisagées pour assurer la continuité des cours dans les zones les plus touchées.
A. Sanogo