Alors que les partisans du Oui s’étaient donnés rendez-vous au Stade du 26 mars pour une démonstration de force après le meeting raté du jeudi 8 juin dernier dont la mobilisation n’avait pas été à la hauteur, les organisations de la société civile, les partis politiques et associations religieuses farouchement opposés au projet de Constitution se sont mobilisés au Palais de la Culture.
Pour les partisans du Oui, ce projet de Constitution apporte de nombreuses innovations comparé à la Loi fondamentale en vigueur. Selon eux, ce projet de Constitution découle des aspirations des Maliens formulées lors des Assises nationales de la Refondation. Et c’est un document rédigé par des Maliens sur la base de ces aspirations. Chez les partisans du Non, certains disent qu’un pouvoir de Transition n’est pas habilité à changer une Constitution. D’autres soutiennent que la raison principale de ce changement de Constitution est l’article 188 qui dit que les faits antérieurs à la promulgation de la présente Constitution couverts par des lois d’amnistie ne peuvent, en aucun cas, faire l’objet de poursuite, d’instruction ou de jugement. Mais les plus farouches opposants au projet de Constitution sont les membres de certaines associations religieuses musulmanes qui, dès le début, ont demandé que la laïcité ne soit pas prise en compte dans ce projet de texte. Leur argument est que la laïcité est contre la religion. Pourtant, l’article 32 du texte dispose que la laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a plutôt pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle. Et pour ce faire, l’Etat garantit le respect de toutes les religions, des croyances, la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le respect de la loi.
Ce vendredi, les deux camps ont donc tenu à faire des démonstrations de force avant la fin de la campagne référendaire prévue pour minuit. Le dimanche, les résultats issus des urnes démontreront lequel des deux camps aura réussi à mobiliser le plus de monde.
La Nouvelle Voie du Mali