Au cours d’une réunion d’information avec le corps diplomatique le vendredi dernier, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a dénoncé le comportement de la Minusma suite à l’encerclement et l’occupation du camp du Bataillon des forces armées reconstituées (BAFTAR) à Kidal par la CMA sans aucune réaction de sa part.
Cette rencontre à laquelle ont pris part d’autres membres du gouvernement a été mise à profit par le ministre Diop pour réaffirmer l’engagement des autorités de la transition à conduire le désengagement de la Minusma de façon coordonnée, ordonnée et sécurisée, avec comme objectif final, le recouvrement total de l’intégrité territoriale du Mali et le plein exercice de la souveraineté nationale sur toute l’étendue du territoire. Le gouvernement a, au cours de cette réunion, souligné avec regret le manquement grave et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal, ayant favorisé l’occupation du camp 1 de cette ville par des groupes armés et faisant perdre à l’État malien, plusieurs équipements militaires, y compris des véhicules. Sur la question, Abdoulaye Diop a rappelé que la Minusma avait saisi le gouvernement par rapport à un plan de retrait de Kidal qui devrait s’effectuer dans la période du 15 au 30 novembre. Dans ce contexte, après avoir reçu les notes verbales par lesquelles, la Mission des Nations unies a annoncé son intention d’anticiper son retrait de certains postes avancés dans la région de Kidal, le gouvernement a demandé un délai de 72heures pour pouvoir réorganiser et réadapter le dispositif d’occupation par les FAMa de ces postes avancés, a expliqué le ministre Diop. Selon lui, alors que le gouvernement attendait une réaction de la Minusma par rapport à cette demande comme convenu, les autorités maliennes ont été mises devant le fait accompli par l’occupation du camp du Bataillon de l’Armée reconstituée à Kidal. « Au-delà du manque de communication sur un sujet aussi sensible, le gouvernement déplore profondément l’abandon des unités maliennes de ce Bataillon avec l’encerclement et l’occupation de leur camp par la CMA sans aucune réaction de la Minusma », a indiqué le chef de la diplomatie malienne. Pour éviter ce genre d’incidents qui entachent la relation de confiance et de bonne foi dans laquelle les autorités maliennes s’inscrivent, elles invitent la Minusma à s’en tenir au plan de retrait qui leur a été communiqué et au respect strict des dispositions de la résolution 2690 qui prévoient la fin de tout le processus de retrait au plus tard le 31 décembre. La situation à Kidal avec l’occupation du camp 1 par les combattants de la CMA sous le regard passif de la Minusma suscite des interrogations sur les intentions réelles de la Mission qui n’a rien fait pour empêcher cela. Alors que les textes des Nations unies disent clairement que les emprises occupées par la Mission onusienne ne devraient être transférées qu’à l’État malien seul. En agissant ainsi, la Mission donne raison à ceux qui l’ont toujours accusé de manque de sincérité avec le Mali et de duplicité dans la crise malienne au même titre que la France.
Abdoul Sanogo