Auteur de propos insultants contre les autorités du Mali et du Burkina Faso en avril dernier, le Général nigérien Mahamadou Abou Tarka a été radié des effectifs des Forces armées nigériennes pour désertion.
Dans une note de service signé du chef d’état-major général des Armées du Niger en date du 24 novembre, il est écrit que le Général Mahamadou Abou Tarka en service au bataillon général des Forces armées nigériennes est mis en position de réforme pour désertion à compter du 1er septembre 2023. La note poursuit qu’il est radié des cadres des Forces armées nigériennes pour compter du 2 septembre 2023.
Pour rappel, dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux en avril dernier, on voyait ce Général de l’Armée nigérienne se livrer à cœur joie, à des propos insultants à l’endroit des autorités malienne et burkinabè. C’était à l’occasion de la célébration de la fête de la Concorde commémorant la signature, le 24 avril 1995, des accords de paix entre le gouvernement nigérien et la rébellion armée. Lors de son intervention, le Général Mahamadou Abou Tarka, alors président de la Haute autorité à la consolidation de la paix a accusé ouvertement les autorités du Mali et du Burkina Faso de s’être isolées de la communauté internationale. Selon lui, elles ne reçoivent plus aucun soutien, ni militaire ni financier. « Elles se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coups de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux. Le réveil n’en sera que plus douloureux », avait-il dit. Le Général Mahamadou Tarka indiquait en son temps que le président de la République du Niger Mohamed Bazoum a fait le choix de faire appel à leurs alliés français, allemands, américains, italiens, espagnols. Mais aussi, à leurs alliés africains au sein de la Cedeao, de l’Union africaine, des Agences des Nations unies.
Du côté du Burkina Faso, les autorités avaient réagi. Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), Ouagadougou avait jugé que le Général nigérien, Mahamadou Tarka, qui a dénigré la stratégie burkinabè de lutte contre le terrorisme, a « un besoin avéré de mise à niveau sur l’évolution du contexte sécuritaire actuel au Burkina Faso et dans le Sahel et sur l’histoire des deux pays ». Pour Ouagadougou, il s’agit du choix d’une gestion endogène de la sécurité du pays, à travers ses braves filles et fils, face à l’hydre terroriste. Au Mali, les autorités n’avaient pas réagi officiellement. Mais des voix s’étaient élevées pour remettre cet officier qui traine des dossiers sulfureux à sa place. C’est le cas de Dr Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de Transition (CNT).
Contrairement aux déclarations du Général Tarka, le Burkina et le Mali connaissent aujourd’hui des avancées importantes dans la lutte contre le terrorisme et les Armées des deux pays collaborent dans ce cadre. Aussi, le Niger, depuis la prise du pouvoir par le Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) le 26 juillet dernier, a normalisé ses relations avec ses deux pays voisins. Mieux, ils ont créé le 16 septembre dernier, l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Seydou Traoré