La France et ses partenaires européens ne peuvent « pas rester comme cela » au Mali, du fait des tensions croissantes avec la junte et vont devoir « adapter » leur dispositif « antidjihadiste » au Sahel, a averti vendredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
« Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état », a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la radio RTL, en déplorant des « entraves » croissantes à la mission des « forces européennes, françaises, internationales ».
« Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et nous avons engagé dès à présent, des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation« , a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie française a insisté sur la nécessité de poursuivre la lutte antidjihadiste dans la région, en relevant que la menace s’étendait jusqu’aux pays du Golfe de Guinée.
« Il faut poursuivre le combat contre le terrorisme (…). Il s’est diffusé dans toute la région, il n’est pas uniquement présent au Mali », a-t-il souligné, avant d’ajouter: « Il faut nous organiser pour continuer à combattre le terrorisme avec tous ceux qui veulent bien le combattre avec nous ».
Jean-Yves Le Drian, qui était ministre de la Défense lorsque la France s’est engagée au Mali en 2013, a dénoncé les propos d’un haut responsable de la junte malienne qui avait invité jeudi la ministre française des Armées Florence Parly à se taire.
« Il y a eu des morts français pour la liberté du Mali. Se faire traiter comme cela par des responsables maliens est vraiment indigne », a insisté Jean-Yves Le Drian, qui était ministre de la Défense lorsque la France s’est engagée au Mali en 2013. Depuis cette date, 53 soldats français sont morts au combat au Sahel, le dernier en date ce samedi.
Source : TV5 Monde