Réunis samedi dernier en session extraordinaire à Bissau, les chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont décidé de la levée de la suspension du Mali des organes et institutions de cette organisation. Tandis que le lendemain dimanche, au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), cette décision n’a pas été entérinée comme ce fut le cas le 9 janvier 2022 lorsque ces deux organisations infligeaient des sanctions inhumaines et illégales au Mali.
Dans son communiqué final, la conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa a décidé de la levée de la suspension du Mali des organes et institutions de cette organisation. Avec cette décision, le Mali va retrouver toute sa place dans ses organes et institutions. Ainsi, sa voie comptera désormais dans les décisions qui seront prises par cette organisation. Il était attendu que la Cedeao fasse la même chose après les avancées enregistrées dans la conduite de la Transition au Mali.
Contrairement à cela, les chefs d’Etat de la Cedeao ont pris note de la tenue du référendum constitutionnel qui marque, selon eux, une étape majeure dans la mise en œuvre de la feuille de route de la transition et un pas important vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali. Ils ont exhorté les Etats membres en transition à rester fidèles à leur engagement concernant l’échéancier de transition de 24 mois convenu, tout en s’assurant que les processus de transition soient menés de manière transparente, inclusive et consultative, avec l’ensemble des parties prenantes. Ils ont réaffirmé leur engagement à œuvrer à l’éradication du terrorisme et de l’extrémisme violent, qui demeurent une menace existentielle à la paix, à la sécurité et à la stabilité de la région. A cette fin, les chefs d’Etat expriment leur volonté politique et leur détermination à fournir les moyens financiers et techniques requis pour la mise en œuvre efficace du Plan d’action de la Cedeao pour l’éradication du terrorisme, notamment l’activation rapide d’une force cinétique dans le cadre de la force en attente de l’organisation pour un appui à la lutte contre le terrorisme.
La conférence a décidé de la tenue d’une session extraordinaire au Nigeria d’ici la fin du mois d’août qui portera sur les mesures concrètes à prendre pour relever les défis régionaux en matière de sécurité, y compris la situation dans les trois pays en transition.
En ce qui concerne les implications du retrait de la Minusma du Mali, les chefs d’Etat ont mis en place un groupe de travail présidentiel composé du Bénin, de la Guinée-Bissau et du Nigeria pour approfondir les réflexions sur ce retrait et sur toutes les questions de sécurité qui y sont liées. Ils ont instruit le président de la commission de soumettre, dans un délai de 90 jours, une proposition relative à un mécanisme approprié de réponse à la double évolution concernant le retrait de la Minusma et la présence d’armées privées étrangères dans la région.
La Nouvelle Voie du Mali