Les présidents burkinabè, nigérien et tchadien reçus à l’Elysée : Un mini-sommet sur le Sahel sans les dirigeants malien et mauritanien

Le vendredi dernier, le président français Emmanuel Macron a reçu ses homologues burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, nigérien Mohamed Bazoum et tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno. Ils ont évoqué la situation sécuritaire au Sahel. Mais cette rencontre s’est tenue sans la présence des dirigeants de deux pays du Sahel à savoir le Mali et la Mauritanie.

Selon un communiqué de l’Elysée, Emmanuel Macron a discuté de  la transformation du dispositif militaire français au Sahel avec ses homologues burkinabè, nigérien et tchadien.

Cependant, ni le Mali ni la Mauritanie, pourtant  deux autres pays du G5 Sahel n’étaient présents à cette rencontre.

 « Au cours de cette rencontre, les quatre dirigeants ont fait un point d’étape sur la transformation en cours du dispositif militaire français au Sahel qui vise à recentrer l’action de la France sur la lutte contre le terrorisme et le soutien aux Armées nationales », précise la Présidence française.

« Ils ont également évoqué les activités opérationnelles à venir de la force conjointe du G5 Sahel», a souligné l’Elysée à l’issue de la rencontre, organisée en marge d’une conférence internationale sur la Libye.

De son côté, la Présidence tchadienne a indiqué que « la situation régionale caractérisée par la recrudescence des attaques terroristes a été la préoccupation des chefs d’Etat. Ils ont, au cours des échanges, fait le tour d’horizon de la situation sécuritaire qui passe par une mutualisation accrue des efforts ».

Selon N’Djamena, « les chefs d’Etat du G5 Sahel et de la France ont convenu de corriger les insuffisances constatées pour une véritable montée en puissance de la force-conjointe à l’effet de porter définitivement l’estocade aux groupes armés qui écumant le Sahel ».

Lors du mini-sommet de vendredi à Paris, « la France a réitéré son soutien aux pays membres du G5 Sahel. Elle ne se désengage pas du Sahel. La France n’abandonne pas le Sahel. De plus, avec d’autres pays européens, elle va contribuer à l’opération Takuba qui a pris son quartier général à Ménaka dans le nord Mali », a rassuré la Présidence tchadienne dans son communiqué. Le communiqué précise qu’avant de se séparer à Paris, les chefs d’Etat se sont accordés  que « la lutte engagée contre le terrorisme au Sahel passe par la normalisation de la situation en Libye ».

Rappelons que le président français Emmanuel Macron avait annoncé le 10 juin dernier une  transformation profonde de la présence militaire française au Mali, avec l’objectif de maintenir à terme entre 2.500 et 3.000 hommes au Sahel, sur les 5.100 mobilisés dans le cadre de l’opération Barkhane.

Ces changements interviennent dans un contexte de tension entre la France et le Mali à la suite de la démission du président de la Transition Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane le 24 mai dernier.
Cette tension est montée d’un cran en septembre lorsque, du haut de la Tribune des Nations unies, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a qualifié l’attitude de  la France d’un «  abandon en plein vol ». Aussi, le chef du gouvernement avait exprimé la détermination du Mali à diversifier ses partenaires dans la lutte contre l’insécurité. Cela après plus de 8 ans de présence militaire française sans résultats palpables. Ce qui est à la base d’un grand rapprochement entre le Mali et la Russie ces derniers mois.

D’ailleurs, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop  a séjourné à Moscou du 10 au 12 novembre dernier. Une visite au cours de laquelle, les deux pays ont exprimé leur volonté commune de renforcer leur coopération surtout sur le plan militaire.  

La Nouvelle Voie du Mali