Pour le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga, depuis le mois d’août 2020, le Mali se trouve dans un processus de transition, qui prendra fin le 26 mars 2024 par le transfert de pouvoir aux autorités élues. Et d’ici à cette échéance et conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation, les autorités de la Transition se sont engagées, dans deux chronogrammes convenus avec la Cedeao à faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections. L’objectif ultime est de refonder l’Etat malien afin qu’il réponde aux aspirations profondes et légitimes du peuple malien à la paix, à la sécurité, à la bonne gouvernance, au développement et à une stabilité institutionnelle durable.
Dans cette perspective, le chef du gouvernement par intérim a souligné que certaines avancées majeures ont déjà été réalisées, notamment la promulgation de la loi électorale qui comprend, entre autres, la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) dont l’installation est à un stade avancé. Pour le Colonel Abdoulaye Maïga, le Mali est le seul pays au monde dans lequel se superposent et se déroulent simultanément 4 types d’insécurité : le terrorisme, les conflits communautaires manipulés par les terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers, la criminalité transnationale organisée et les actions violentes d’individus isolés.
Parallèlement à ce processus de retour à l’ordre constitutionnel dira-t-il, le Mali continue de mener une lutte sans merci contre les acteurs de l’insécurité, en particulier les groupes extrémistes qui sont responsables de toutes sortes d’abus contre les paisibles populations. Cela a permis d’affaiblir sérieusement les groupes terroristes et la peur a même changé de camp.
Le Colonel Abdoulaye Maïga a indiqué que près de 10 ans après son établissement, les objectifs pour lesquels la Minusma a été déployée au Mali ne sont pas atteints. Et ce, en dépit des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité. C’est pourquoi, le gouvernement du Mali réitère sa demande, maintes fois exprimée, d’un changement de paradigme, d’une adaptation de la Minusma à l’environnement dans lequel elle est déployée et d’une meilleure articulation de cette mission avec les autorités maliennes.
« Dans cette perspective, il est extrêmement important pour la Minusma de rester une force d’appui au Mali dans sa quête de stabilité. Le gouvernement du Mali dénonce les influences extérieures négatives et les tentatives d’instrumentalisation de certaines entités légalement présentes au Mali, pour servir des agendas cachés, y compris à travers l’exploitation de la question des droits de l’Homme aux fins de déstabilisation », a dénoncé le chef du gouvernement par intérim. « Le monde se souviendra qu’après avoir été abandonné en plein vol, le 10 juin 2021, par la France qui a décidé unilatéralement de retirer la force Barkhane du Mali, mon pays a été ensuite poignardé dans le dos par les autorités françaises », a ajouté le Premier ministre par intérim, qui soutient que les autorités françaises profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme. Une junte obscurantiste française qui, selon lui, a violé l’espace aérien malien en y faisant voler des vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, plus d’une cinquantaine de fois, en apportant des renseignements, des armes et munitions aux groupes terroristes.
La Nouvelle Voie du Mali