Le chef du gouvernement s’exprimait ainsi la semaine dernière lors de la cérémonie de restitution du rapport annuel du Comité indépendant de suivi-évaluation des recommandations des Assises nationales de la refondation (Cinsere-ANR).
Se prononçant sur les actions réalisées dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR), Dr Choguel Kokalla Maïga a déclaré qu’en politique, il faut toujours dire la vérité. Selon lui, quand on ne peut pas dire la vérité, il vaut mieux se taire parce que chaque fois qu’on ment au peuple, il va vous rattraper dans un an ou dans quelques mois. Dans son argumentation, le chef du gouvernement dira qu’une fois que le peuple sait qu’on lui dit la vérité, il est plus tolérant et accepte certaines fautes. Mais quand on lui ment et qu’il le découvre de lui-même, en ce moment, il dira que vous n’êtes pas sincère.
D’après Choguel Kokalla Maïga, « nous avons passé deux, trois ans à nous équiper pour nous défendre nous-mêmes pour ne pas dépendre d’autrui. Et tous ceux qui nous mettaient les bâtons dans les roues, nous avons des ministres qui leur donnent le coup pour coup, tous les membres du gouvernement dans leur domaine avec en tête, le ministre des Affaires étrangères qui a son chef qui est le Premier ministre qui a aussi son chef, le président de la Transition qui est le véritable chef de la diplomatie ».
Pour le Premier ministre, la défense et la diplomatie sont mobilisées. Selon lui, ce qu’il reste au Mali maintenant, c’est le problème de développement. D’après Choguel Kokalla Maïga, les citoyens cherchent à manger. « Tous ceux qui nous soutiennent aujourd’hui, s’ils n’ont pas à manger demain, ce sont les mêmes qui vont prendre les cailloux pour nous renvoyer », a prévenu le Premier ministre, pour qui, il faut bien travailler et quitter à temps avant d’être renvoyés. Car, d’après lui, ceux qui vous applaudissent aujourd’hui, demain ce sont les mêmes qui vont dire qu’ils veulent autre chose. Selon lui, le discours patriotique et nationaliste peut tenir un an, deux ans, trois ans. Mais sur la durée, c’est l’économie qui tient. Et aujourd’hui, le gouvernement est totalement centré sur cela. Cette sortie du Premier ministre a été accueillie diversement au sein de l’opinion.
Pour certains observateurs, ce discours du Premier ministre cache mal sa frustration après le remaniement ministériel où le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) au nom duquel il est devenu chef du gouvernement, a perdu presque tous les portefeuilles ministériels qu’il occupait. Dans la même veine, d’autres soutiennent que c’est une manière pour lui de dire que le M5-RFP a joué son rôle pendant la période qu’il a passée dans le gouvernement et qu’il ne sera pas comptable de ce qui pourrait arriver si le peuple n’est pas satisfait de la gestion du reste de la Transition.
Contrairement à cette idée, certains pensent que le Premier ministre s’est rendu compte que le discours nationaliste et la propagande ne prennent plus et sont de plus en plus rejetés par les populations. Il est conscient que, de plus en plus, les Maliens sont déçus par les autorités de la Transition qui n’arrivent pas à gérer les problèmes qui touchent à leur quotidien : l’électricité, la stabilité des prix des produits de première nécessité sur les marchés, la securité, etc.
La Nouvelle Voie du Mali