Hier lundi, le représentant spécial de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) Hamidou Boly a été convoqué au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. Il lui a été notifié la décision du gouvernement du Mali le déclarant ‘’persona non grata’’ à cause de ses « agissements incompatibles avec son statut ».
Selon le communiqué du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, cette décision intervient après plusieurs mises en garde à l’intéressé à travers sa hiérarchie. En conséquence, un délai de 72 heures lui a été accordé pour quitter le territoire du Mali.
D’après les explications du chef de la diplomatie malienne, les diplomates ont une obligation de réserve, d’impartialité et ne doivent pas s’ingérer dans les affaires intérieures des pays. Abdoulaye Diop reconnait tout de même qu’ils doivent faire leur travail en représentant les intérêts de leurs organisations. Selon lui, le représentant de la Cedeao en question a reçu plusieurs mises en garde. Celles-ci lui ont été adressées directement, ensuite à la Commission de la Cedeao et à la présidence en exercice. Malgré ces mises en garde souligne le ministre Diop, l’intéressé a continué à s’adonner à des activités incompatibles avec son statut. Le chef de la diplomatie malienne a précisé que Hamidou Boly s’est engagé avec des groupes, des individus du monde politique, de la société civile et même de la presse qui entreprennent des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission. « La personne en question fait autre chose qui n’est pas son travail. A un moment, en tant que pays souverain, si cette personne ne comprend pas les limites de sa mission qu’elle a outrepassée, il est du devoir des autorités en place de s’assumer », a indiqué le ministre Abdoulaye Diop. Toutefois, il a précisé que ces actes sont dirigés contre un individu qui exercice des activités qui ne sont pas compatibles avec sa mission. « Avec la Cedeao, nous souhaitons continuer les relations de bonne coopération, de solidarité avec la conférence des chefs d’Etat, les différentes instances et la Cedeao en tant qu’organisation », a indiqué le ministre Diop qui a demandé à la Cedeao de designer une autre personne qui a conscience des limites de son mandat. Il promet que le gouvernement du Mali est disposé à travailler avec cette personne pour faire avancer l’agenda de l’organisation sous-régionale.
Le diplomate burkinabè Hamidou Boly a donc 72 heures pour quitter le territoire du Mali. « Nous espérons qu’il puisse quitter le Mali dans des conditions de dignité. Mais nous souhaitons qu’à l’issue de ce délai, il ne puisse plus être présent sur notre territoire », a insisté Abdoulaye Diop.
La Nouvelle Voie du Mali