Les spécialistes militaires ne s’y trompent pas. Gagner une guerre ne signifie pas nécessairement écraser son adversaire, mais employer des stratégies habiles et subtiles pour le vaincre sans trop de dommages collatéraux. Et Sun Tzu, dans son célèbre ouvrage « l’art de la guerre » disait ceci : « le général court cinq dangers : téméraire, il risque d’être tué. Lâche, il risque d’être capturé. Coléreux, il risque de se laisser emporter. Chatouilleux sur l’honneur, il risque d’être humilié. Compatissant, il risque d’être tourmenté ».
Dans la reconquête de Kidal, le commandement des FAMa n’a encouru aucun de ces 5 dangers. Bien au contraire, il aura su prendre son temps,observer, analyser, planifier avant de passer à l’action. La guerre se gagne bien avant le début des hostilités. La première victoire est d’abord psychologique. Il faut parvenir à faire comprendre à votre adversaire, qu’il n’a aucune chance de s’en sortir si vous engagez le combat.
Quant à l’information, c’est le pouvoir, dit-on. Mieux vous connaissez votre adversaire, mieux vous pourrez vous tirer d’affaire. Dans cette opération de reconquête de la capitale de l’Adrar des Iforas, l’état-major des Armées, sous la houlette du haut commandement, a fait une planification stratégique de haut niveau, car quoi qu’on dise, la clé du succès réside d’abord dans l’anticipation. Et travailler avec méthode, c’est réussir.
Le chef de guerre qui a un plan bien tracé qu’il exécute scrupuleusement a un avantage certain. Il n’y a point de vent favorable au marin qui ne sait où aller. Du repli stratégique dont nous avons su tirer les leçons, nous en sommes arrivés à l’offensive stratégique et intelligente. Le Mali demeure un et indivisible. C’est ce message d’unité d’action et de cohésion que les FAMa viennent de nous donner. En ces instants exceptionnels, la distinction entre la défense et le civil s’efface, la cause est commune et c’est l’urgence qui fait le lien. Demeurons vigilants et déterminés, c’est le début du commencement d’une autre étape. Bravo et fier de nos FAMa !
Salif Sanogo