L’activiste et chroniqueur Abdoul Niang a été placé sous mandat de dépôt le jeudi 19 octobre par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Dr Adama Coulibaly, rapporte une source judiciaire.
Il est poursuivi par le parquet de la juridiction spécialisée pour des « propos mensongers contre l’institution judiciaire de nature à troubler l’ordre public » et non pour l’affaire qui l’oppose à la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) qui a tout de même porté plainte contre lui.
Son placement sous mandat de dépôt a été précédé par ceux d’autres activistes. Ces arrestations en série de ‘’vidéomen’’ et chroniqueurs s’inscrivent dans le cadre du noble combat pour l’assainissement du cyber espace, à travers la protection de nos valeurs sociétales de courtoisie et de retenue ainsi que la préservation de l’espace public sur les réseaux sociaux. Une lutte pour laquelle, le dynamisme et la détermination du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune IV de Bamako, Idrissa Hamidou Touré auront tracé la voie à suivre.
Après Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath du Collectif pour la défense de la République (CDR), Adama Diarra dit Ben le Cerveau et Siriki Kouyaté tous deux leaders du Mouvement Yèrèwolo débout sur les remparts, Sidibé Rokia Doumbia dite « Tata rose » ou ‘’Mme vie chère » pour les internautes ou encore Tahirou Bah, l’activiste Abdoul Niang médite désormais sur son sort entre quatre murs en attendant son jugement.
Dans une sortie médiatique, dans la foulée de cette inculpation d’Abdoul Niang, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, a invité les populations à la vigilance et surtout au respect de l’intégrité physique et morale des concitoyens dans les propos tenus sur les médias notamment les réseaux sociaux. « On peut bel et bien donner de l’information, son point de vue ou même apporter de la contradiction sur des sujets portant sur la gouvernance sans invectiver, attenter à l’honneur et à la dignité des autres », a conseillé le Garde des Sceaux. À ce propos, le ministre en charge de la Justice en appelle au sens de la responsabilité de tous les Maliens et singulièrement les acteurs de nouveaux médias et les invite à inscrire leurs actions dans le cadre du respect et de la préservation de l’ordre public et de la cohésion sociale, en cette période charnière de l’histoire du pays.
A. Traoré