Dans un communiqué, le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a annoncé l’inscription du M’Bolon du Mali sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette reconnaissance est le couronnement d’un long travail de promotion de cet instrument de musique par les acteurs culturels et par l’ancien ministre et député Sidiki N’Fa Konaté à travers le festival international du M’Bolon à Kolondièba dont il est l’initiateur.
En effet, selon le communiqué du ministère en charge de la Culture, la 16ème session du comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco a accédé à la proposition du Mali d’inscrire les pratiques et expressions culturelles liées au « M’bolon », instrument de musique traditionnelle à percussion, sur la liste du patrimoine culturel immatériel « nécessitant une sauvegarde urgente ». Son inscription au patrimoine de l’Unesco a été proposée et défendue par le ministère en charge de la Culture à travers la Direction nationale du Patrimoine culturel.
Rappelons que les pratiques et expressions culturelles liées au « M’bolon » sont répandues chez plusieurs communautés du Mali notamment les Senoufo, Bambara, Minianka et Malinké des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Bougouni, Koutiala, etc. Elles existent également dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la Guinée. Ces pratiques et expressions culturelles demeurent un patrimoine culturel vivant commun.
Dr Sidiki N’Fa Konaté, ancien ministre de la Communication et ancien député de Kolondièba a joué un grand rôle dans la promotion de cet instrument de musique. Il a, en effet, initié depuis quelques années, le festival international du M’bolon à Kolondièba dont il est le président-fondateur à travers le Club de ses amis (Club des amis de Dr Sidiki N’Fa Konaté, Kewalé ani Sabali) et l’Association pour le Développement des idéaux de N’Fa Konaté, feu son père. Pour l’ancien député de Kolondièba, le M’bolon est un instrument de musique commun à toutes les civilisations agraires. Selon lui, on le trouve au Mali, en Guinée, en Gambie, en Côte-d’Ivoire, au Burkina Faso, etc.
En initiant le festival international du M’bolon à Kolondièba, Dr Sidiki N’Fa Konaté avait pour objectif de fédérer l’ensemble du cercle par un évènement culturel, d’assurer sa visibilité et faire en sorte que les jeunes se retrouvent. « C’est un festival international qui concerne non seulement le Mali, mais également tout le nord de la Côte-d’Ivoire, une bonne partie de la Guinée, du Burkina Faso, etc. Son slogan est la culture, moteur du développement », a souligné Dr Sidiki N’fa Konaté. En tant que fils du terroir, dit-il, il a voulu cet évènement culturel pour que le cercle de Kolondièba puisse se développer. Car en plus des retrouvailles entre les ressortissants, ce festival donne du travail aux populations et chacun y tire son compte. Sidiki N’Fa Konaté dit avoir choisi le M’bolon parce que c’est un instrument dédié au travail, à la bravoure, au don de soi.
Soulignons que le M’bolon est un instrument de musique dont la caisse de résonnance est une énorme calebasse couverte de peau et surmontée d’un manche en bois arqué sur lequel sont fixées des cordes en peau torsadées. Un morceau de fer découpé jouxtant l’extrémité du manche permet de fixer les cordes. Un bois de forme d’arc est enfoncé dans la calebasse.
Pour amplifier les vibrations des sons, le joueur porte souvent des sonnailles constituées de plaques métalliques sur lesquelles, sont fixés de petits lobes de forme ovoïdale également en métal et munis de petits anneaux en fer. Cet appareil est fixé sur la main du joueur au moyen d’un coussinet garni de cordons ou d’un caoutchouc. Le nombre de cordes détermine le mode d’usage et le type. Ainsi, on distingue le M’bolon monocorde et bicorde qui animent les manifestations populaires (mariage, baptême, fête, soirées récréatives des jeunes, etc.) et accompagnent les cérémonies rituelles (rites initiatiques et funéraires, pratiques religieuses, rites thérapeutiques des possédés, cérémonies d’imploration divine en vue de l’obtention de la pluie et de la fertilité des terres, etc.).
La Nouvelle Voie du Mali