Le Mali et l’Algérie semblent avoir mis fin à leur tension diplomatique. Près de deux semaines après avoir été rappelés par leurs pays respectifs, les ambassadeurs des deux Etats voisins ont rejoint leurs postes selon des sources diplomatiques.
Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop avait convoqué le 20 décembre dernier, l’ambassadeur d’Algérie au Mali pour élever une vive protestation du gouvernement suite à des « actes inamicaux » posés par les autorités algériennes sous le couvert du processus de paix au Mali.
A cette occasion, le ministre Diop avait souligné que les rencontres récurrentes aux niveaux les plus élevés en Algérie et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien et d’autre part, avec certains mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ayant choisi le camp des terroristes, sont de nature à entacher les bonnes relations entre le Mali et l’Algérie.
Le chef de la diplomatie malienne avait indiqué que ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Avant d’inviter la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’Etat à Etat avec les partenaires du Mali.
Abdoulaye Diop avait aussi rappelé le contexte dans lequel le Mali, en assumant toute sa responsabilité d’État souverain, a fait appel à l’Algérie au regard des liens historiques de fraternité et de confiance mutuelle entre les deux pays, pour assurer le rôle de leadership de la médiation internationale dans le cadre du processus de paix.
L’Algérie, bien qu’étant le principal médiateur dans la crise malienne, a très souvent été critiquée pour son manque de sincérité dans le dossier malien. Ces derniers temps, il lui a été reproché d’abriter des séparatistes touareg et des terroristes, de tenir des réunions avec ceux-ci sans associer les autorités maliennes. Aussi, après le retour de l’Armée malienne à Kidal, des chefs séparatistes séjournent actuellement en Algérie et sont reçus par les autorités selon leurs mouvements. En plus d‘eux, l’imam Mahmoud Dicko a été reçu en audience par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
En réaction, les autorités algériennes avaient à leur tour convoqué l’ambassadeur du Mali à Alger. Avant de rappeler leur ambassadeur. Face à cette situation, dans le cadre de la réciprocité, les autorités maliennes avaient également décidé du rappel de l’ambassadeur Mahamane Amadou Maïga pour consultation avec effet immédiat.
Après près de deux semaines de brouille diplomatique, l’ambassadeur du Mali en Algérie, Mahamane Amadou Maïga et celui de l’Algérie à Bamako, El Haoues Riache, rappelés en décembre pour consultations, ont regagné chacun son poste, selon des sources diplomatiques.
Adam Diarra