La 4ème édition du festival M’bolon s’est tenue à Kolondièba du 13 au 15 mai dernier. Parrainée par le gouverneur de la région de Bougouni le général Kèba Sangaré, cette édition a été celle de la célébration de l’inscription des pratiques et expressions culturelles liées au M’bolon au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco. C’était également l’occasion de rendre hommage aux maitres du M’bolon que sont Dramane Zé de Tintiri dans le Yorobabougou, à M’bolon Seydou et à l’ensemble des initiés et des acteurs culturels qui ont préservé et valorisé cet instrument de musique. Les populations se sont plus que jamais mobilisées pour la réussite de cet évènement culturel qui est aujourd’hui le rendez-vous le plus attendu dans la localité.
En effet, après trois éditions couronnées de succès, la 4ème édition du festival M’bolon de Kolondièba a eu lieu du 13 au 15 mai. Le thème retenu était « conflits communautaires, paix et cohésion sociale ».
Ce festival a été lancé sur l’initiative de l’ancien ministre de directeur général de l’ORTM, Dr Sidiki N’fa Konaté, natif de Tousséguéla. Très attaché au développement de son terroir d’origine, il a eu la brillante idée de lancer ce festival dont il est le président-fondateur à travers le Club de ses amis (Club des amis de Dr Sidiki N’Fa Konaté, Kewalé ani Sabali) et l’Association pour le Développement des idéaux de N’Fa Konaté.
En initiant ce festival, Sidiki N’Fa Konaté avait pour objectif de fédérer l’ensemble du cercle par un évènement culturel, d’assurer sa visibilité et faire en sorte que les jeunes se retrouvent. « C’est un festival international qui concerne non seulement le Mali, mais également tout le nord de la Côte-d’Ivoire, une bonne partie de la Guinée et du Burkina Faso. Son slogan est « la culture, moteur du développement », nous a confié Dr Sidiki N’fa Konaté. En tant que fils du terroir, il a voulu cet évènement culturel pour que le cercle de Kolondièba puisse se développer. Car en plus des retrouvailles entre les ressortissants, ce festival donne du travail aux populations et chacun en tire son compte. Sidiki N’Fa Konaté dit avoir choisi le M’bolon parce que c’est un instrument dédié au travail, à la bravoure et au don de soi.
Après trois éditions, son combat a porté fruit avec l’inscription du M’Bolon sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette reconnaissance est le couronnement d’un long travail de promotion de cet instrument de musique par les acteurs culturels et par l’ancien ministre et député Sidiki N’Fa Konaté. Au cours de cette 4ème édition, il y a eu des courses de vélo, des prestations artistiques, des conférence-débats, des matchs de football et pleins d’autres activités.
Rappelons que les pratiques et expressions culturelles liées au M’bolon sont répandues chez plusieurs communautés du Mali notamment les Senoufo, Bambara, Minianka et Malinké des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Bougouni, Koutiala, etc. Elles existent également dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la Guinée. Ces pratiques et expressions culturelles demeurent un patrimoine culturel vivant commun.
A noter que le M’bolon est un instrument de musique dont la caisse de résonnance est une énorme calebasse couverte de peau et surmontée d’un manche en bois arqué sur lequel sont fixées des cordes en peau torsadées. Un morceau de fer découpé jouxtant l’extrémité du manche permet de fixer les cordes. Un bois de forme d’arc est enfoncé dans la calebasse.
Pour amplifier les vibrations des sons, le joueur porte souvent des sonnailles constituées de plaques métalliques sur lesquelles, sont fixés de petits lobes de forme ovoïdale également en métal et munis de petits anneaux en fer. Cet appareil est fixé sur la main du joueur au moyen d’un coussinet garni de cordons ou d’un caoutchouc.
La Nouvelle Voie du Mali