Dans une lettre envoyée au secrétaire général du comité Syntec de Sikasso en date du 30 juillet dernier, le directeur de l’Enseignement catholique de la même région a annoncé la suspension des activités pédagogiques des écoles catholiques subventionnées du Diocèse de Sikasso. Cette décision a été prise par les Evêques du Mali suite à l’annonce de l’arrêt de la subvention de l’Etat à la fin de cette année, précise-t-il dans sa lettre.
Le directeur de l’Enseignement catholique de Sikasso a rappelé qu’après 83 ans (1889-1972) de soutien à l’Etat dans l’éducation des enfants maliens, l’Eglise a signé une convention avec l’Etat en 1972. Une convention qui alloue à l’Eglise, une subvention de 80% de la masse salariale des enseignants debout dans les classes. Ce qui permettait aux enseignants de l’Enseignement catholique de bénéficier du même traitement salarial que leurs homologues du public. Mais depuis quelques années, soutient-il, les retards accusés par l’Etat dans le versement de ladite subvention ont engendré des difficultés financières aigues qui ont entrainé une crise financière sans précèdent dans les diocèses avec des répercussions sur le bon fonctionnement des structures éducatives. Il s’agit du retard des allocations familiales, la fermeture des droits Amo de certains enseignants, le retard dans le traitement salarial, l’endettement des Diocèses en vue de payer les salaires des enseignants.
Le directeur de l’Enseignement catholique de Sikasso a indiqué qu’avec la suppression annoncée de la subvention par l’Etat à la fin de cette année 2024, les Diocèses déjà surendettés n’ont plus les moyens de payer les charges salariales du personnel enseignant.
Au regard de cette situation, les Evêques du Mali, lors de leur session extraordinaire tenue les 10 et 11 juillet derniers, ont décidé de suspendre les activités pédagogiques de toutes les écoles catholiques subventionnées pendant la période allant du 1er octobre 2024 au 31 août 2025 si la suppression de la subvention est effective. Et la reprise des activités pédagogiques pourrait intervenir à la rentrée scolaire 2025-2026 avec un autre système de fonctionnement.
Sur la question, M. Kalifa Raymond Kamaté, porte-parole des enseignants des écoles catholiques a expliqué à nos confrères de TM1, qu’il y a d’abord le problème de salaire qu’ils connaissent puisqu’ils sont à leur troisième mois sans salaire. Selon lui, c’est la vie de 1613 enseignants et de leurs familles qui va se trouver menacée dans les jours à venir. Le porte-parole des enseignants des écoles catholiques dit ne pas comprendre la décision prise par l’Etat pour des partenaires de plus de 83 ans. Il se demande ce qui s’est passé exactement entre l’Etat et l’Eglise catholique pour qu’il prenne cette grave décision qui nuit essentiellement aux enseignants.
A. Sanogo