Depuis hier, se tient dans la capitale malienne, la conférence régionale de l’Afrique de l’Ouest en prélude au 9ème congrès panafricain sur le thème : « diasporas, afro-descendants et développement ». La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Il avait à ses côtés, ses homologues du Togo, Pr Robert Dussey et du Burkina Faso, Karamoko Jean-Marie Traoré et le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher.
Dans son discours, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a déclaré que les diasporas africaines, qu’elles soient en Amérique, en Europe, en Asie ou ailleurs, représentent une force dynamique pour le continent. Mossa Ag Attaher a soutenu que le rôle des diasporas africaines et des afro-descendants est capital pour le continent africain. Mieux, il a rappelé les données de la Banque africaine de développement (BAD) qui montrent que les transferts de fonds de la diaspora africaine ont progressivement augmenté passant de 37 milliards de dollars en 2010 à 87 milliards de dollars en 2019, pour atteindre 95,6 milliards de dollars en 2021. Le ministre Ag Attaher a précisé que la diaspora africaine est le plus grand bailleur de fonds du continent. Et son apport financier offre des moyens de subsistance à des millions d’Africains dans la prise en charge des besoins alimentaires, éducatifs, sanitaires et pour le développement local. En outre, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine dira que les intellectuels de la diaspora africaine contribuent largement au renforcement des capacités dans leurs pays d’origine par le transfert des compétences dans plusieurs domaines. Parlant du Mali, il a fait savoir que le pays dispose d’une diaspora estimée à environ 6 millions de personnes qui constitue un pilier du développement national. Selon lui, une étude de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) menée en 2022 a prouvé que les transferts de fonds de la diaspora malienne ont été estimés à 793 milliards de FCFA. Et que cet apport est largement supérieur à l’aide publique au développement.
Le ministre a déclaré qu’à cause de ce rôle de la diaspora, le gouvernement du Mali a pris des mesures volontaristes pour la mettre au centre de ses priorités afin d’accroitre sa participation à la vie de la Nation.
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur dira que cette conférence a lieu à Bamako grâce à la bonne volonté des autorités maliennes qui réaffirment ainsi leur parti pris pour le panafricanisme et les nobles causes africaines.
Pr Robert Dussey a remercié le président Assimi Goïta et son gouvernement pour leur engagement en faveur de la réactivation de la fibre du panafricanisme, un renouveau dont l’Afrique, sa diaspora et les personnes d’ascendance africaine, ont ardemment besoin. Pour le chef de la diplomatie togolaise, le Mali a la chance d’avoir un digne fils qui est en train de changer le destin du vaillant peuple malien.
Selon lui, le traitement du thème de cette rencontre permettra de réfléchir sur les stratégies fédératives de mobilisation des diasporas africaines et des afro-descendants autour du chantier de la renaissance. Il pense aussi que la conférence régionale de Bamako offre l’occasion de réfléchir sur les pistes de valorisation et de mobilisation accélérée des capitaux intellectuels, culturels, scientifiques et financiers des diasporas africaines et des afro-descendants au service du développement de l’Afrique.
Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a indiqué qu’en tant que terre de migration par excellence, le Mali se reconnait pleinement dans le thème de cette conférence qui va examiner les différents aspects liés aux diasporas, aux afro-descendants et au développement.
Pour Abdoulaye Diop, pays de départ, de transit et de destination de migrants, le Mali se trouve aujourd’hui au confluent de la question migratoire qui représente pour les autorités, un enjeu majeur. Le ministre Diop s’est dit confiant et optimiste sur les capacités des diasporas africaines et des afro-descendants à œuvrer en faveur de la redistribution des équilibres multipolaires, dans le cadre de la promotion de la voix de l’Afrique sur la scène internationale dans un contexte de basculement géopolitique. A noter que le Mali a été choisi pour abriter cette conférence qui est l’une des six préparatoires prévues pour se tenir dans différentes régions d’Afrique conformément à la décision de la 6ème réunion du Haut niveau du comité de l’Union africaine en charge de l’agenda 2021-2031 tenue le 13 juin 2023.
Fily Sissoko