Les membres du comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale ont eu hier jeudi, des rencontres d’échanges avec les responsables des partis politiques ainsi que les membres du Conseil national de Transition (CNT). L’objectif de ces réunions était de les informer, leur remettre les termes de référence et les notes techniques, d’échanger avec eux et recueillir leurs conseils et attentes du processus.
La première rencontre a réuni autour du président du comité Ousmane Issoufi Maïga, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga, les ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le Colonel-major Ismaël Wagué, de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga et la ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko. Pour la réunion avec les membres du CNT, Ousmane Issoufi Maïga avait à ses côtés, Mme Diarra Racjky Talla, 5ème vice-présidente représentant le président de l’organe législatif, les ministres Ibrahim Ikassa Maïga et Mme Fatoumata Sékou Dicko.
Au cours des deux rencontres, le président du comité de pilotage a rappelé que l’initiative d’un dialogue direct inter-Maliens a été prise par le chef de l’Etat lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2023. Pour Ousmane Issoufi Maïga, il avait aussi annoncé la mise en place d’un organe pour parler du dialogue inter-Maliens. Et par la suite, le président Assimi Goïta a pris un décret instituant le comité de pilotage de ce dialogue. Ensuite, ses membres ont été nommés par un autre décret et installés le lundi 5 février dernier.
Le président du comité de pilotage a fait savoir que la mission de la première phase était de préparer les conditions favorables à ce dialogue direct inter-Maliens sans aucune interférence extérieure. Selon Ousmane Issoufi Maïga, il s’agissait dès lors pour le comité de préparer les termes de référence qui constituent les documents et outils de travail à travers le territoire et à l’extérieur dans les pays de résidence des Maliens de la diaspora. D’après lui, à la fin de la rédaction et des discussions de ces termes de référence, un atelier de validation s’est tenu au Centre international de conférences de Bamako du 26 au 29 février dernier. Cet atelier, a-t-il rappelé, a regroupé, outre les gouverneurs des 19 régions et du District de Bamako, les représentants des 19 régions et du District de Bamako ainsi que des Maliens établis à l’extérieur. Il dira que ces termes de référence validés ont été remis au président de la Transition le 4 mars dernier. Ousmane Issoufi Maïga a révélé qu’à la suite de cela, le président de la Transition lui a encore adressé une lettre de mission et pris un décret nommant les membres du comité de pilotage, en vue de la poursuite ses travaux proprement dits du dialogue. C’est cette phase qui a démarré depuis la semaine dernière, a-t-il indiqué. Il a fait savoir que dans sa lettre de mission, le président de la Transition a décliné sa vision pour le dialogue inter-Maliens à savoir « résoudre les mésententes au sein des communautés et entre elles et réparer le tissu social en vue de restaurer l’harmonie et le vivre ensemble ayant toujours caractérisé les sociétés maliennes sans lesquels, le développement et la réalisation du Malikura seraient impossibles ».
Ousmane Issoufi Maïga ajoutera que le processus du dialogue direct entre les Maliens vise à éradiquer les racines des conflits communautaires qui ont fragilisé le tissu social et ébranlé le vivre ensemble. Pour ce faire, son comité entend adopter une démarche inclusive et participative pour que les décisions et recommandations puissent refléter les points de vue exprimés et permettre de résoudre définitivement les crises qui ont tant fait souffrir les populations.
Au cours de la rencontre avec les partis politiques, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a soutenu que le dialogue inter-Maliens décidé par le chef de l’Etat est sa volonté de laver le linge sale en famille. Pour le Colonel Abdoulaye Maïga, ce dialogue a été précédé d’autres initiatives de réconciliation et de paix qui n’ont pas eu les effets escomptés. Tout comme le président du comité de pilotage, il a appelé les partis politiques à mobiliser leurs militants pour ce dialogue. Car selon lui, le pays a besoin de leurs idées, de leurs remarques et observations pour sceller définitivement la paix et sortir de ce cycle de violence.
La 5ème vice-présidente du CNT, Mme Diarra Racky Talla a réitéré le soutien indéfectible de l’organe législatif à la décision prise par le chef de l’Etat d’initier ce dialogue. Elle a apprécié la démarche « plus qu’inclusive » du comité du pilotage. Avant de promettre l’accompagnement du CNT.
Certains participants aux rencontres craignent que ce ne soit un dialogue de plus, d’autres ont, entre autres, recommandé d’élargir le dialogue aux chefs terrorises comme Iyad Ag Ghali, Amadoun Kouffa, aux exilés politiques, etc.
F. Sissoko