Le gouvernement a annoncé la levée de la suspension des activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations à l’issue du conseil des ministres du mercredi 10 juillet. Cette levée intervient trois mois, jour pour jour, après la prise de cette mesure par le gouvernement le 10 avril dernier.
Selon le gouvernement, la mesure était motivée par le besoin de sauvegarde de l’ordre public, au regard des multiples défis auxquels le pays faisait face, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan du climat politique et social, en vue de l’organisation sereine du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale sur toute l’étendue du territoire national.
Par cette mesure dissuasive, soutient le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga, le gouvernement a pu contenir toutes les menaces de troubles à l’ordre public qui planaient sur cet évènement majeur pour la vie de la Nation. Et le dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale s’est déroulé dans les meilleures conditions dans tout le pays, du 13 avril au 10 mai 2024.
En cette phase de mise en œuvre des recommandations du Dialogue dans un climat de maitrise de la situation sécuritaire, politique et sociale, le gouvernement a donc décidé de lever la mesure de suspension qui frappait les partis politiques et les activités à caractère politique des associations.
Après la levée de cette suspension, l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) est dans une dynamique de décrispation de la scène politique. Elle a convié les partis politiques et les organisations de la société civile. Au cours de la rencontre avec les partis politiques, de nombreux leaders politiques se sont exprimés en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel avec l’organisation de l’élection présidentielle.
Dans un communiqué, les partis et associations politiques signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 disent avoir pris connaissance de la décision du conseil des ministres du 10 juillet levant « la mesure liberticide, antidémocratique et anticonstitutionnelle » de suspension de activités des partis politiques et des activités politiques des associations. En lieu et place de la libération subséquente des 11 leaders politiques, les parties signataires indiquent avoir été surprises d’une invitation de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) à une réunion de reprise des activités. Les partis et associations politiques signataires par devoir républicain ont tenu à répondre présent à cette première rencontre pour présenter leur décision de boycott des activités du cadre de concertation politique, aux organisations politiques sœurs et à l’AIGE afin qu’elles s’impliquent davantage dans la libération de leurs 11 camarades.
En espérant que le souci de l’apaisement du climat politique et social habite les autorités en place, les parties signataires les encouragent à l’abandon pur et simple des poursuites contre leurs camarades politiques représentant de grandes formations politiques sans la participation desquels, ces types d’exercices démocratiques ne seraient pas suffisamment inclusifs.
Les partis et associations politiques signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 demeurent convaincus que seul un retour apaisé et crédible à l’ordre constitutionnel normal permettra de relever les grands défis auxquels la patrie commune est confrontée.
Seydou Traoré