Le gouvernement du Mali dit avoir constaté avec regret depuis un certain temps, une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France, suite à plusieurs incidents.
Parmi ceux-ci, on peut citer, entre autres, l’attitude unilatérale du partenaire français qui a décidé les 03 et 07 juin 2021, sans consulter au préalable le Mali, de suspendre les opérations conjointes avec les Forces armées maliennes (FAMa) et de mettre fin à l’opération Barkhane.
Aussi, le 17 février 2022, la France a annoncé encore sans aucune consultation de la partie malienne, le retrait des forces Barkhane et Takuba. S’y ajoutent les multiples violations de l’espace aérien malien opérées par des aéronefs militaires français, malgré l’instauration d’une zone aérienne d’interdiction temporaire par les autorités militaires.
Cette dénonciation a été faite, à travers un communiqué publié ce lundi 2 mai 2022, par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, non moins Porte-parole du gouvernement. Il y dénonce « la manœuvre dilatoire » consistant pour la France à demander une réunion d’experts pour la relecture du traité de défense, au lieu d’envoyer ses amendements. Et, cela plus de deux mois après l’envoi par le Mali de ses amendements en décembre 2021. Ainsi, eu égard à ces insuffisances graves et aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement a décidé de dénoncer certains accords. Il s’agit notamment du Traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014, conformément aux dispositions de son article 26 alinéa 4 ainsi libellé : « Chaque partie peut dénoncer le présent traité par le biais d’une notification écrite. Cette dénonciation prend effet six mois après réception de la notification par l’autre partie ».
Toutefois, le gouvernement réaffirme à ses partenaires sa disposition à coopérer avec l’ensemble des Etats du monde dans le respect mutuel.
S. Sidibé