L’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EMP-ABB) a abrité du 22 au 24 octobre dernier, un séminaire international sur les défis et les perspectives de la coopération internationale au profit des États du Sahel. La rencontre a réuni des diplomates, décideurs, experts, partenaires internationaux et chercheurs. La cérémonie d’ouverture de cette activité financée par la République fédérale d’Allemagne a enregistré la présence du ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Général de division Abdoulaye Maïga, du ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop, de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali Dr Dietrich Pohl et du directeur général de l’EMP-ABB le Colonel Souleymane Sangaré,
Ce séminaire de trois jours avait pour thème : « coopération internationale au bénéfice des États du Sahel : défis, enjeux et perspectives ».
Dans son intervention, le directeur général de l’EMP-ABB a indiqué le Sahel est convoité aujourd’hui par de nombreuses puissances étrangères. Pour le Colonel Souleymane Sangaré, si le Sahel est au centre des préoccupations internationales, c’est parce que la stabilité de cette région a des répercussions directes sur la sécurité mondiale. Selon lui, la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires, le développement durable et la consolidation de la paix, sont autant de questions qui concernent, non seulement, les États du Sahel, mais surtout, la communauté internationale dans son intégralité. Le Colonel Sangaré a déploré que les réponses fragmentées et ponctuelles n’ont toujours pas permis de traiter de manière pérenne, la cause profonde de la crise que traverse la région.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, a invité a davantage de dialogue pour une meilleure compréhension de ce que le Sahel subit.
« Vu la crise multidimensionnelle à laquelle les États du Sahel font face aujourd’hui, il nous paraît parfaitement judicieux d’échanger en profondeur, avec les experts invités, dans un esprit orienté vers l’avenir », a dit Dr Dietrich Pohl.
Pour le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, les réponses traditionnelles souvent basées sur les modèles de gouvernance ne suffissent plus. Le Général de division Abdoulaye Maïga pense qu’il est impératif de respecter la souveraineté des États du Sahel dans toutes les prises de décision et de promouvoir une coopération qui intègre les intérêts locaux, sans imposition des partenaires internationaux. Pour lui, une coopération efficace nécessite une intégration à dimension économique, sociale, environnementale et sécuritaire adaptée aux réalités diversifiées de la région. « Il est donc crucial d’assurer la participation active des communautés locales dans l’élaboration et la mise en œuvre des initiatives de coopération. Leur implication est essentielle car elles sont les mieux placées pour définir leurs propres besoins et aspirations », a souligné le Général Abdoulaye Maïga.
Le séminaire a mis en lumière les stratégies nécessaires pour renforcer la stabilité, le développement et la paix dans la région sahélienne. Car depuis plus d’une décennie, le Sahel est confronté à des défis sécuritaires majeurs, à des instabilités politiques récurrentes et à des menaces croissantes dues aux changements climatiques. La présence de groupes armés, les tensions intercommunautaires et les crises alimentaires ont fragilisé les pays sahéliens, appelant à une action internationale concertée pour restaurer la paix et jeter les bases d’un développement durable.
Après trois jours de discussions sur les différents modules, les participants ont adopté plusieurs recommandations et des perspectives ont été dégagées pour redynamiser la coopération internationale dans le Sahel. Parmi celles-ci, l’importance d’un partenariat égalitaire entre les États sahéliens et les partenaires internationaux. L’objectif est de développer une coopération de proximité qui repose sur la confiance et prend en compte les spécificités locales. La mise en place de plateformes régionales d’échanges d’informations, de renforcement des capacités et de suivi des engagements internationaux a également été recommandée. En outre, les participants ont plaidé pour un engagement accru en faveur de l’éducation et de la formation professionnelle des jeunes.
Pour le directeur général de l’EMP-ABB, ce séminaire a permis aux participants non seulement d’analyser les défis et les enjeux à venir, mais surtout de définir des perspectives innovantes pour une coopération internationale gagnant-gagnant.
Le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale a rappelé qu’il est impératif de respecter la souveraineté des Etats du Sahel dans leurs prises de décision pour promouvoir une coopération qui intègre les intérêts locaux, sans imposition des partenaires internationaux. Pour Abdoulaye Diop, la participation active des communautés locales est essentielle dans l’élaboration et la mise en œuvre des initiatives de coopération.
S. Traoré