Ce mardi lors de la réunion du Conseil de securité pour l’examen du rapport du secrétaire générale des Nations unies sur la situation au Mali, le représentant de la France Nicolas de Rivière s’en est pris violemment au gouvernement du Mali après le discours du chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop.
En effet, après son intervention, le représentant de la France aux Nations unies Nicolas de Rivière a demandé la parole une seconde fois pour répondre au chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop.
« Je tiens à rétablir la vérité après des accusations mensongères et diffamatoires du gouvernement de transition malien telles que contenues dans la lettre transmise au Conseil de sécurité le 15 août et répétées devant le Conseil par le ministre Affaires étrangères du Mali », a indiqué Nicolas de Rivière. Avant d’expliquer que le redéploiement de l’opération Barkhane en dehors du territoire malien s’est achevé le 15 août avec le départ du Mali du dernier soldat français. Selon lui, le communiqué publié à cette occasion par la présidence de la République française a été transmis aux membres de ce conseil. Pour Nicolas de Rivière, cette manœuvre de redéploiement avait été décidée le 17 février dernier à la suite d’une concertation approfondie avec les partenaires engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Et selon lui, elle reposait sur le constat que les conditions politiques et opérationnelles n’étaient plus réunies pour rester engagés au Mali. Nicolas de Rivière a indiqué que la France a toujours fait preuve de transparence à l’égard de la communauté internationale depuis le début de son intervention militaire au Mali en 2013. Laquelle intervention, rappelle-t-il, reposait sur une demande des autorités maliennes. Dans ce contexte, il dit regretter profondément les « graves et infondées » accusations portées contre la France de manière répétée par les autorités maliennes. Pour Nicolas de Rivière, la France s’est engagée aux côtés du Mali à la demande de ce pays pour combattre les groupes armés terroristes et 59 soldats français ont payé au prix de leur vie pour ce combat. Il a déclaré que la France n’a jamais violé l’espace aérien malien.
La réponse du ministre Abdoulaye Diop qui a aussi demandé la parole ne s’est pas attendre. « Je m’excuse de devoir prendre la parole parce que je croyais que la réunion était terminée. Je ne vais pas aller dans les détails pour répondre aux déclarations qui ont été faites par le représentant de la France », a-t-il indiqué. Selon lui, cette prise de parole du représentant de la France justifie encore une fois, la session que le Mali a demandée pour pouvoir présenter ses éléments de preuves. « Nous n’avons pas eu l’occasion pour présenter ces éléments. Je souhaite, maintenant que la France a commencé à répondre, qu’elle donne son accord pour que nous puissions avoir cette session dans les plus brefs délais », a déclaré Abdoulaye Diop. Avant de promettre que l’Etat malien amènera à la face du Conseil de securité et à la face du monde, des preuves concrètes et tangibles de ce que le gouvernement met en avant. « Il y va de la crédibilité du Mali. Le Mali n’a pas fait ces déclarations à la légère. Nous savons qu’il s’agit d’actes et de déclarations extrêmement graves », a insisté le chef de la diplomatie malienne.
La Nouvelle Voie du Mali