L’opposition burkinabè s’est exprimée sur la situation du pays ce mardi 9 novembre à Ouagadougou. Elle a donné un ultimatum d’un mois au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et à son gouvernement pour trouver des solutions idoines à la situation sécuritaire. Si rien n’est fait, l’opposition appellera à des manifestations pour exiger la démission du chef de l’État et de son gouvernement, selon des medias locaux.
En effet, au Burkina Faso, les partis politiques de l’opposition promettent des manifestations de grande envergure pour exiger la démission du président et de son gouvernement, si des mesures sérieuses ne sont pas prises dans un mois pour rétablir la sécurité. « Si dans un délai d’un mois, rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l’opposition politique en concertation avec des organisations soucieuses de l’avenir de la nation, appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission immédiate du chef de l’État et de son gouvernement »,a déclaré Eddie Komboïgo, chef de file de l’opposition. Il a appelé la population à se tenir prête pour les prochaines manifestations que l’opposition compte lancer, s’il n’y a aucun changement sur la situation sécuritaire du pays. « Nous avons hérité d’un Burkina entier et nous devons le transmettre entier à nos descendants. Rien n’entamera notre détermination, car c’est une question qui engage l’avenir de notre nation et celui de nos enfants », a soulignéEddie Komboïgo.
Le chef de file de l’opposition a également déploré la dégradation de la situation sécuritaire malgré les promesses faites par le chef de l’État et les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité lors du dialogue politique. « Sur le terrain, la situation n’a fait que se dégrader tragiquement », a-t-il indiqué.
Concernant la situation sécuritaire, alimentaire et économique, l’opposition exige la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables contre la vie chère, l’acquisition des vivres sur le marché international pour parer à la famine et la réouverture des frontières pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens.
Enfin, le chef de file de l’opposition a annoncé la mise en place d’une commission pour évaluer la qualité du matériel militaire acquis au profit des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et de s’assurer de la qualité de la flotte aérienne relativement aux informations circulant sur la qualité douteuse et les conditions d’acquisition des avions militaires.
Le président burkinabè est-il sur les traces de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta ? L’ex-chef de l’Etat a été contraint à la démission le 18 août 2020 suite à l’intervention de l’Armée consécutive à plusieurs mois de manifestations populaires pour dénoncer l’insécurité et la mauvaise gouvernance ? Les manifestants regroupés au sein du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avaient exigé sa démission.
Le président Roch Marc Christian Kaboré a été investi le 28 décembre 2020 pour un second mandat à la tête du Burkina Faso. Dans son discours d’investiture, il a promis de ramener « la sécurité et la stabilité » dans le pays en proie à des attaques terroristes. « J’entends gagner le pari de la sécurité et de la stabilité de notre pays et assurer le retour des déplacés », avait promis Roch Marc Christian Kaboré. Mais près d’une année après son investiture, la situation sécuritaire s’est beaucoup dégradée dans le pays avec de nombreuses attaques visant les populations civiles et les militaires, faisant de nombreuses victimes et plusieurs milliers de déplacés.
La Nouvelle Voie du Mali