Le Mouvement M30 Naaba Wobgo n’entend pas se résigner dans sa lutte pour la souveraineté effective du Burkina Faso. Pour ce faire, il a initié ce vendredi 19 août 2022 à Ouagadougou, une conférence de presse afin de dénoncer à nouveau, les accords contractés entre la France et le pays.
« Au regard du non-respect de notre souveraineté par la France, nous, le Mouvement M30 Naaba Wobgo, exigeons le départ pur et simple de l’ambassadeur Luc Hallade, l’abolition des accords léonins, le démantèlement du détachement militaire de Kamboinsin, la fin de l’expertise technique française et le retrait des assistants et coopérants de nos institutions », a déclaré Yéli Monique Kam, coordinatrice du Mouvement.
Revenant sur les récentes agressions auxquelles, son Mouvement a été confronté, Yéli Monique Kam s’est posé les interrogations suivantes. « Pourquoi faisons-nous l’objet d’agression par des individus alors que notre message d’interpellation sur la politique étrangère de la France ne vise nullement un individu qu’il soit burkinabè, africain, français ou autre ? », s’interroge-t-elle.
Elle poursuit en se demandant également « pourquoi, l’enquête d’interpellation des auteurs qui les ont agressés, est peu diligente en dépit des indices révélés par les images de la scène remises à l’enquêteur pour le jugement ? ».
À l’issue de ces interrogations, Yéli Monique Kam dit croire encore en la justice de son pays. Ainsi, appelle-t-elle le procureur du Faso à demeurer fidèle à son serment d’être le garant des libertés individuelles et des intérêts généraux de la société « quelle que soit les éventuelles influences extérieures aux desseins égoïstes ».
Par conséquent, le M30 Naaba Wobgo dit condamner avec fermeté aussi bien la répression qu’il a subie que les velléités de privations de libertés au Burkina Faso. « Nous appelons les acteurs de la justice de notre pays ainsi que les organisations de défense des Droits de l’Homme à veiller au respect des libertés individuelles et collectives de plus en plus menacées au Burkina Faso », a-t-il signifié.
Le procès contre le M30 Naaba Wobgo fixé au 26 août prochain
Face au procureur du Faso le mardi 16 août 2022, Yéli Monique KAM confie avoir plaidé coupable avec Hermann Timbwaoga Zoungrana pour les faits qui leur sont reprochés. « Étant des républicains respectueux des institutions de la république, nous avons naturellement plaidé coupable en reconnaissant les faits commis d’une part et en brossant le fond comme circonstance atténuante en lien avec l’objectif noble de notre manifestation qui vise à interpeller la France, un partenaire majeur dont l’assistance militaire contre le terrorisme est inféconde »,a-t-elle affirmé.
Yéli Monique Kam avance que cette posture leur a valu la décision du procureur de leur accorder une liberté provisoire, en attendant le jugement enrôlé pour le vendredi 26 août 2022 à 8h00. Ce, afin que leurs conseils juridiques se préparent pour défendre le fond de l’affaire qui vise à dénoncer la politique de la France au Burkina Faso, a-t-elle expliqué.
Lefaso.net