Après l’annonce du report de l’élection présidentielle, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (Cmas) a condamné cette « décision unilatérale » des autorités. Avant d’appeler à la mise en place « d’une transition civile… ». Le mouvement a ensuite décidé d’organiser une marche qui était prévue pour ce vendredi 13 octobre aux alentours du Boulevard de l’Indépendance pour demander la mise en place d’une transition civile.
Dans une lettre d’information adressée au gouverneur du District de Bamako, la Cmas annonçait que sa marche pacifique se déroulera le vendredi 13 octobre à 14 heures 30 de la Place de la Liberté à la Bourse du Travail en passant par le Boulevard de l’Indépendance.
Le Collectif pour la défense des militaires (CDM) avait également annoncé un grand meeting le même jour et à la même heure sur le Boulevard de l’Indépendance. Avant de demander l’autorisation du gouverneur du District de Bamako. Avec cette situation, de nombreux observateurs craignaient une confrontation entre les militants des organisations dont les visées sont antagonistes. Aussi, de nombreuses voix se sont élevées pour demander l’annulation ou même le report de la marche de la Cmas afin de préserver la paix sociale.
Selon Amadou N’dounga Maïga, un proche de l’imam Dicko, suite à l’annonce de la Cmas, une délégation du Haut conseil islamique conduite par son président Cheick Chérif Ousmane Madani Haïdara est venue solliciter le concours de l’imam Mahmoud Dicko pour le report de cette marche à une date ultérieure.
Dans un communiqué publié le mardi 10 octobre, la Cmas a annoncé qu’à la suite des missions de bons offices des autorités coutumières, religieuses, politiques et morales notamment celles portées par le Haut conseil islamique auprès de l’Imam Dicko, concernant la marche pacifique et républicaine prévue ce vendredi 13 octobre, elle a décidé de surseoir à cette marche. Toutefois, la Cmas rassure ses militants et sympathisants qu’elle reste fidèle à ses engagements notamment et prioritairement, la mise en place d’une transition civile qui sera sanctionnée par un retour à l’ordre constitutionnel, gage de démocratie et d’Etat de droit.
En raison des forts risques de troubles liés à la tenue de leur manifestation, le gouverneur du District de Bamako, répondant à la lettre du CDM, a demandé à cette organisation de surseoir à son meeting. En réponse, le CDM a pris acte de ce courrier du gouverneur lui demandant de surseoir à son grand meeting qui était prévu ce vendredi au Boulevard de l’Indépendance pour des raisons de sécurité.
La confrontation entre les deux camps est ainsi évitée à temps. Car la tension était déjà palpable entre eux. Le président du Corema (Collectif pour la refondation du Mali) Dr Fousseynou, Ouattara au cours d’une interview, disait clairement que le 13 octobre marquera la fin des agissements pour certains sans citer de nom. Le CDM aussi, dans un communiqué, s’était indigné de la sortie médiatique du Coordinateur général de la Cmas, Youssouf Daba Diawara à propos de cette marche pacifique. Le CDM a souligné que la sortie de la Cmas est préoccupante et représente une menace directe pour la sécurité et la stabilité du pays. C’est pourquoi, le Collectif a demandé la dissolution de la Cmas et a promis de porter plainte contre son Coordinateur général pour manœuvres subversives et tendancieuses portant atteinte au crédit de l’Armée et de l’Etat.
A. Sanogo