Le Benin et la Mauritanie ne sont pas disposés à accueillir les soldats français devant quitter le Niger. Chassés du Mali et du Burkina Faso, la France a du mal à trouver un point de chute pour ses militaires qui devront bientôt plier bagages du territoire nigérien.
Les soldats français partis du Niger n’ont pas grand-chose à faire en Mauritanie, qui ne voit pas l’intérêt de les accueillir. Ces propos sont du président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, tenus au cours d’une interview dans un media français.
Si la France comptait sur le Benin, la Mauritanie ou le Tchad pour accueillir ses 1.500 soldats qui sont sur le départ du Niger, elle devra aller voir ailleurs. Au Benin, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a démenti une supposée base militaire française en construction à Kandi au Bénin pour accueillir éventuellement, les soldats français qui sont en train de quitter le Niger. L’information avait été rapportée par un site nigérien et relayée par la revue de presse de RFI. Pour la Mauritanie aussi, le président Mohamed Ould Ghazouani a indiqué que son pays n’est pas le mieux placé pour recevoir ce contingent français qui opère dans le cadre de la lutte antiterroriste. Selon lui, la situation géographique de la Mauritanie et le fait que le pays soit épargné par le terrorisme rend la présence des forces françaises sans objet.
« La Mauritanie ne me paraît pas, ni stratégiquement ni géographiquement, le meilleur pays pour accueillir des soldats dédiés à la lutte contre le terrorisme au Sahel. Dans la lutte contre le terrorisme, une action des forces dédiées est plus logique depuis un pays qui est davantage au centre ou dans la proximité du champ des opérations. La Mauritanie n’a d’ailleurs pas connu d’attentat sur son sol depuis 2011 et a probablement moins besoin de l’assistance d’une force multinationale », a soutenu le chef d’Etat mauritanien. Pendant ce temps au Tchad, plusieurs figures de la société civile ont demandé dans un communiqué, le retrait des troupes françaises du pays. A travers ce document, la société civile tchadienne demande le retrait des militaires français sous trois mois. Les signataires demandent également le démantèlement des bases françaises au Tchad, mais aussi l’annulation des accords coloniaux entre Paris et N’Djamena.
Seydou Traoré