Après l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance, l’association Solidarité pour le Sahel (SOLISA), l’association Kaoural Renouveau, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud (CMAS), c’est le tour de la Coordination des organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali d’être dissoute.
La nouvelle est tombée le mercredi dernier à l’issue du conseil des ministres. Lors de cette séance, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a informé le conseil de la dissolution de cette association. Selon le Colonel Abdoulaye Maïga, les partis politiques et les associations sont régis respectivement par la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant charte des partis politiques et par la Loi n°04-038 du 05 août 2004, modifiée, relative aux associations.
Ces différents textes précisent leur vocation mais imposent également des limites qu’ils ne doivent pas franchir, notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat.
D’après la communication du ministre Maïga, la coordination des organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre public, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale. C’est au regard de tout cela, soutient le rapport du ministre Abdoulaye Maïga, qu’elle est dissoute.
Avant cette association, l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali avait été dissoute le mercredi 20 décembre 2023. Il était reproché à cette organisation, que depuis sa création, les sources de financement des projets qu’elle exécute ne sont pas connues de l’administration, en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Le gouvernement reprochait aussi au président de cette association de s’adonner à des déclarations de nature à troubler l’ordre public, y compris ses pronostics sur le taux de participation au référendum de juin 2023.
Quelques semaines après, l’association Solidarité pour le Sahel (SOLISA) a également été dissoute lors du conseil des ministres du mercredi 17 janvier dernier. Il était reproché à cette association d’être un outil de financement des activités des groupes armés signataires du CSP-PSD, agissant en violation des textes et contre les intérêts de l’Etat et des populations de la région de Kidal.
Ensuite, lors du conseil des ministres du mercredi 28 février dernier, il y a eu la dissolution de l’association Kaoural Renouveau. Il était reproché à cette association à travers son président de faire des sorties médiatiques en tenant des propos diffamatoires et subversifs à l’encontre des autorités de la Transition, sans aucune déclaration de condamnation de ses membres. Selon le gouvernement, ses propos de plus en plus fréquents sur les réseaux sociaux, n’avaient d’autres fins que de discréditer les autorités de la transition et semer des troubles à l’ordre public.
Après Kaoural Renouveau, c’est la CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud) qui a été dissoute lors du conseil des ministres du mercredi 06 mars dernier. Il était reproché à cette association de s’adonner depuis un certain temps, à des activités contraires à ses objectifs et à son statut.
« La CMAS, créée en vue d’œuvrer pour la stabilité et la paix sociales, s’est transformée en un véritable organe politique de déstabilisation et de menace pour la sécurité publique, comme en témoignent la sortie médiatique de son coordinateur général, le 07 octobre 2023, suite à l’annonce du léger report de l’élection présidentielle et la tenue de propos de dénigrement des autorités de la transition sur une chaîne de télévision privée », souligne le ministre Abdoulaye Maïga dans son rapport. En plus, il dira que le parrain de la CMAS s’adonne clairement à des activités subversives susceptibles de troubler l’ordre public, notamment à travers ses récentes visites à l’extérieur et ses rencontres officielles avec des personnalités de puissances étrangères sur des questions d’intérêt national sans l’autorisation des autorités du Mali.
S. Sidibé