Lors des débats sur le projet de loi portant Code minier en République du Mali et celui relatif au contenu local dans le secteur minier au Conseil National de Transition (CNT) le mardi 8 août dernier, le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué que ces deux textes sont extrêmement importants et doivent permettre au Mali de retrouver une certaine souveraineté sur les ressources minières. Alousséni Sanou pense qu’en plus, ils vont permettre de faire briller l’or pour les Maliens.
Le patron de l’hôtel des Finances a rappelé que dès son adoption, le Code minier de 2019 avait montré quelques difficultés de mise en œuvre. Il explique que c’est la raison pour laquelle certains décrets d’application de ce Code n’avaient pas encore été adoptés. Pour le ministre Sanou, c’est sur la base de cette situation que le gouvernement de la Transition a décidé de faire un audit du secteur pour essayer de comprendre ce qui s’y passe. « Depuis la remise du rapport provisoire de cet audit, le chef de l’Etat a instruit de faire une relecture du Code minier de 2019 » a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances. Selon Alousséni Sanou, le Mali est un Etat souverain et les autorités ont le droit de regarder comment les ressources qui appartiennent à l’Etat sont exploitées. Il soutient que ce nouveau Code minier a été élaboré en ayant en vision le développement économique. « En prenant en compte la vision minière africaine de 2009, il nous fait passer d’un Code attractif à un Code de développement », a souligné le ministre Sanou. Evoquant les impacts économiques de ce nouveau Code, le ministre de l’Economie et des Finances soutient que selon les chiffres de l’Institut National de la Statistique (INSTAT), l’or représente environ 10% du PIB du Mali de nos jours. D’après lui, cette ressource minière rapporte aujourd’hui à l’économie nationale entre 450 et 460 milliards F CFA représentant les droits de douane et les impôts perçus sur le secteur. Le ministre Sanou a fait savoir qu’en plus de cela, l’Etat reçoit entre 20 et 30 milliards de dividende sur le secteur. Il promet qu’avec ce nouveau Code, il y aura entre 200 et 300 milliards FCFA d’impact supplémentaire sur l’économie à cause des exonérations sur les produits pétroliers et sur les équipements. De même, il assure que la participation de l’Etat va s’élever à 30% et 5% pour le secteur privé au lieu de 25% dont 20% pour l’Etat et 5 % pour le secteur privé. En outre, Alousséni Sanou a déclaré que l’impact budgétaire de ce nouveau Code sera au minimum de 500 milliards FCFA par an.
Adam Diarra