Au cours de sa visite le lundi dernier à Bamako, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a clarifié la position du Sénégal vis-à-vis de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Lors de cette visite d’amitié et de travail à Bamako, Ousmane Sonko a en effet donné la position de son pays sur l’AES à l’issue d’une audience avec le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta.
Il a indiqué à la presse que son entretien avec le Colonel Assmi Goïta a été très instructif car il leur a permis de passer en revue toutes les questions de l’heure, de discuter de manière ouverte en frères sur les grandes questions de l’heure au niveau national au Sénégal comme au Mali et dans le cadre beaucoup plus large de ce qui se passe dans la sous-région et dans le monde.
Il s’est dit satisfait de cette rencontre qui leur a permis, comme ils l’ont toujours fait entre le Sénégal et le Mali, de mieux rapprocher leurs positions.
Taxé d’avoir changé de discours depuis leur accession au pouvoir, Ousmane Sonko a indiqué que personne ne peut sortir une déclaration qu’il a faite avant qui diffère de celles qu’il fait aujourd’hui. « Notre position a été très claire depuis le début. Quand nous avons commencé à prendre position sur ces questions, il n’y avait pas l’Alliance des Etats du Sahel (AES) d’ailleurs. Il y avait ce qui se passait dans chacun des pays aujourd’hui membres de l’AES », a précisé Ousmane Sonko. Selon lui, en tant qu’opposants, ils ont été les premiers à dénoncer fermement l’embargo qui été fait sur le Mali par des pays frères parmi lesquels, le Sénégal.
« Sous notre régime, ce genre de pratiques ne pourront jamais prospérer et personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali et aucun autre pays frère ou alors lui imposer des sanctions de cette nature », a assuré le Premier ministre Sonko. D’après lui, quand il a été question d’une intervention militaire au Niger, sa position a été très claire. « De ma cellule de prison, j’avais fait une publication pour dénoncer cela et mettre en garde les chefs d’Etat de la Cedeao. Cela n’a pas changé », a-t-il souligné. Aussi, il soutient que l’AES est venue après et personne ne peut sortir un seul discours où en tant président de son parti et opposant de l’époque, il avait dit que son pays va rejoindre telle ou telle organisation. « Nous n’avons jamais pris position pour dire que le Sénégal va rejoindre telle organisation ou telle autre », a insisté Ousmane Sonko. « Nous sommes tous des pays souverains, nous devons nous respecter dans nos choix souverains et nous respectons le Mali, le Burkina et les autres dans leurs choix », a-t-il ajouté. Il dira qu’il a toujours rappelé bien avant sa nomination comme Premier ministre que beaucoup d’erreurs ont été commises par les chefs d’Etat de la Cedeao et que souvent, « on s’est intéressé beaucoup plus aux symptômes qu’aux causes réelles qui nous ont conduit à cela ». Ousmane Sonko précise que si un pays souverain comme le Mali considère que les erreurs commises justifient de sa part qu’il quitte la Cedeao, il respecte sa souveraineté. Et cela ne changera rien dans les relations entre le Mali et le Sénégal qui sont séculaires et fraternelles.
Déjà le 5 août dernier, au cours d’unevisite de travail du vice-président de la Gambie, Mohammed B.S Jallow à Dakar, le Premier ministre Sonko avait réitéré la démarche du Sénégal de travailler pour rapprocher tous les pays voisins. Il a expliqué quedepuis l’avènement du président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir, son discours et son programme diplomatique ont été très clairs dans ce sens. Pour preuve, il dira que l’appellation du ministère en charge des questions diplomatiques est devenu le ministère de l’Intégration africaine d’abord et des Affaires étrangères après. Selon Ousmane Sonko, la logique entreprise par l’Etat du Sénégal est de travailler au rapprochement entre tous les peuples africains et particulièrement les pays voisins. Dans ce sens, dira-t-il, dans son discours et les actes qu’il pose, le président Bassirou Diomaye Faye œuvre inlassablement pour maintenir le cadre qui existe déjà qu’est la Cedeao.
Abdoul Sanogo