Alliance des Etats du Sahel : Le président nigérian s’attaque aux Etats membres

La 64ème  session ordinaire de la conférence des  chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest( Cedeao) s’est tenue le dimanche 10 décembre à Abuja au Nigeria. Dans son discours d’ouverture, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de la Cedeao  s’en est  pris ouvertement aux pays membres qui ont décidé de créer l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en qualifiant cette initiative de « tentative fantôme » de détourner l’attention de la quête de l’organisation de démocratie et de bonne gouvernance.

Il a d’abord  exhorté les dirigeants et chefs de gouvernement de l’Afrique de l’Ouest à donner la priorité à la bonne gouvernance pour le peuple, car elle sert de catalyseur pour  la transformation et le développement socio-économiques.

« En offrant une bonne gouvernance qui s’attaque aux défis de la pauvreté, des inégalités et d’autres préoccupations des populations, nous aurions réussi à nous attaquer à certaines des causes profondes de l’intervention militaire dans les processus civils dans notre région », a indiqué le chef d’Etat nigérian. Il a insisté sur l’objectif de la Cedeao de réaliser une région pleinement intégrée. Selon lui, cela  ne peut être réalisé sans la paix, la sécurité et la stabilité.  Il dira que c’est pourquoi, la région, dès 2001, a reconnu la démocratie comme la seule forme de gouvernance capable de favoriser le développement, l’inclusivité et le bien-être social de la région. Avant de soutenir que c’est sur cette base que la région ouest-africaine est devenue la première partie du continent à embrasser pleinement la démocratisation, en établissant des cadres globaux avec des protocoles juridiques qui mettent l’accent sur le respect de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits de l’Homme et de l’État de droit.

Bola Ahmed Tinubu a indiqué que c’est dans la réalisation de cet objectif que les dirigeants ont souscrit aux protocoles et aux conditions qui stipulaient des mesures punitives spécifiques à prendre contre tout État membre optant pour un changement de gouvernement anticonstitutionnel.

Il a donc décrit la tentative de certains pays sous régime militaire de faire flotter une Alliance des États du Sahel comme une « tentative fantôme de détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance qui aura un impact sur la vie de notre peuple ».

A. Sanogo